Terza-rima
La Croix du Sud pourrait briller
Du feu tremblant des cinq étoiles,
Serais-je donc seul à veiller ?
Au vent salé des mers australes,
La peau se tanne en un cuir noir,
Sortira-t-on le blanc des voiles ?
Sans ton regard, je ne peux voir
Ni la clarté, ni même l’ombre,
Qui donc voudrait du jour, du soir ?
Les couleurs sont, dit-on, sans nombre
Et sur la Terre et dans les cieux,
Alors pourquoi fait-il si sombre ?
La Croix du Sud luit sur cent lieux
Baignés d’eau vive ou de poussière,
Astres perdus, qui brille mieux ?
Bris d’océan, éclats de pierre,
Le ciel rubis s’est azuré,
Qui donc verrait cette lumière
Sans être aidé pour l’admirer ?
La Croix du Sud elle-même ne mérite pas un regard, si l’on n’a pas auprès de soi quelqu’un pour vous aider à l’admirer…
La lumière qui s’éteint (ch. VIII) – Rudyard Kipling (1891)
La Croix du Sud pourrait briller
Du feu tremblant des cinq étoiles,
Serais-je donc seul à veiller ?
Au vent salé des mers australes,
La peau se tanne en un cuir noir,
Sortira-t-on le blanc des voiles ?
Sans ton regard, je ne peux voir
Ni la clarté, ni même l’ombre,
Qui donc voudrait du jour, du soir ?
Les couleurs sont, dit-on, sans nombre
Et sur la Terre et dans les cieux,
Alors pourquoi fait-il si sombre ?
La Croix du Sud luit sur cent lieux
Baignés d’eau vive ou de poussière,
Astres perdus, qui brille mieux ?
Bris d’océan, éclats de pierre,
Le ciel rubis s’est azuré,
Qui donc verrait cette lumière
Sans être aidé pour l’admirer ?