Du ressenti profond à l’encre tendue sur le papier, les mots organisent l’indicible intolérable jeté sur la feuille, où soudain, ils trouvent du sens. Ecrire est un passage à l’acte de ressentis archaïques, passant par les mots sans l’élaboration de la pensée. Le chaos se pose sous la plume. La réécriture permanente élabore et l’indicible de vient lisible.
- hasia aime ceci
Jaccottet le disait aussi de cette manière :
Je pense quelquefois que si j'écris encore, c'est, ou ce devrait être avant tout pour rassembler les fragments, plus ou moins lumineux et probants, d'une joie dont on serait tenté de croire qu'elle a explosé un jour, il y a longtemps, comme une étoile intérieure, et répandu sa poussière en nous. Qu'un peu de cette poussière s'allume dans un regard, c'est sans doute ce qui nous trouble, nous enchante ou nous égare le plus; mais c'est, tout bien réfléchi, moins étrange que de surprendre son éclat, ou le reflet de cet éclat fragmenté, dans la nature. Du moins ces reflets auront-ils été pour moi l'origine de bien des rêveries, pas toujours absolument infertiles.
bien à vous