Le chat, ce soir

Un éclair de souvenir traverse ma mémoire. Je me laisse glisser le long de ce couloir. L'atmosphère est paisible, et seul sur son coussin le chat semble hostile. Bien que ses yeux soient fermés, j'ai l'impression qu'il transperce de ses amandes scintillantes mon âme agonisante. Devrais-je le rejoindre ? Mais peut-on pénétrer cet univers félin ? Qu'ai-je donc toujours à me plaindre ? Que puis-je devenir puisque je ne suis rien ? Un éclair de souvenir me rapproche de son destin. Ronronnant de chagrin, je décroche et renonce à l'avenir. Sans préméditation, ma main s'est approchée, et mes doigts se sont perdus sur sa fourrure nacrée. Cette douceur chaude s'est soudain transportée, griffant mon coeur et laissant sur ma joue une larme couler. Un éclair de souvenir comme une bouffée d'air pur, une caresse apaisante qui apaise la morsure. Ses yeux se sont ouverts ; ils ne sont pas hostiles ; ils ne sont que le reflet de nos adieux et de ma vie fragile. Ma main se fait alors plus pesante, imprimant le mouvement de la reconnaissance.

Un éclair de souvenir nous a rapproché.