24 réponses à ce sujet

[Dedalus]

1.
Je connais tous les tortueux désirs de l’histoire de ma chair
Jusqu’au millionième fragment de son moindre instant
Angles fermés
Ancestrales fragrances
Anxiogènes

Je connais les genèses et les histoires imaginaires
Mes généalogies enchantées et mystérieuses
Les arcanes fantasmagoriques
Stupéfiantes
Spirituelles
De mes passés cellulaires

L’architectonique de ce sang
Cette viande ce muscle ce gras
Cette peau sa chaleur son battement
Sa moiteur son odeur
Forme surdéterminée
Silencieuse
Absconse

Je connais aussi la ténébreuse histoire de ma peur
Jusqu’aux plus profonds tréfonds des aveugles catéchismes de la terreur
Vu l’horreur
Ses stigmates ses signatures
Antiques et rituelles
Odoriférantes
De pourriture et de mort et de sanglot et de morne

2.
J’ai vérifié
Je reconnais les ponts et les horizons démesurés des souvenances acharnées de ces désirs
Je reconnais la compagnie solitaire de mon fantôme
Seul grimaçant dans la furie du vent
Malgré
Les défragmentations de son être

Après
La dispersion
Irrésolue
Son murmure
Son ultime souffle
Perdu dans un désert
Sans mesure

Je revois encore
Les crépuscules enfermés dans
Les tiroirs de nos légendes
Des tombeaux poussiéreux
Nos pensées caverneuses

3.
O ces soupirs gymnopédiques !
O ces rivières de souvenirs !

Ces récits tracés au scalpel
De l’âpre âme ramassée
Ressassée
Massacrée

Enfin
Au repos
Dormir
Rêver
Evanaissance
Réminiscence
Volutes
Distance : droites aveugles
Dans le vide
Vite

Devant
La métempsycose
Et la spirale
De l’infinie
Absence

4.
J’ai éprouvé ces ténèbres et leurs doubles
Des piliers des échos de tristesses
Quelques paillettes de nuit
Filamenteuses flammèches

O Cette geste cette fable ironique
Son indigente sagesse

(debout, sombre le regard en dedans, sous un porche dégoulinant de pluie sale et furieuse, l’eau polluée jaune et vieille et opaque et sale et brillante, la rue allongée, tapissée d’huile et de goudron et de crasse et d’essence et de cœurs dégorgés, des alchimies soupirées, cette homélie, son illisible virage, des guenilles de fleurs, durées grises et harmonieuses de l’hiver, qui frappe, qui sourdement grésille, arrive, revient et repart, salue les ports romantiques d’Armorique et les vagues, les raides et les émouvantes, ces caresses lointaines, promesses d’ivresses, puis le temps des exodes, des fuites, de l’errance et des charniers, mille retours impossibles, mille inexorables exils loin de ces terres hostiles, déraciné, l’étranger en ses terres étrangement étrangères, s’enraciner, ne serait-ce qu’une fois encore, rien qu’une, dans les sols toxiques d’un autre ailleurs, dans les réseaux déroutés de la débâcle, s’entenaille et s’incline, décline, se courbe enfin aveugle ne voyant plus que la croûte torturée sous ses pieds de la planète, perché ce vieillard insouciant qui contemple l’intérieur de ses paupières, les ombres chinoises grimaçant le monde, son avenir périmé)

La conscience décantée
En perles de verre éparpillées
Dans le cristal impur d’un slogan effacé
Acre ! C’est l’amer qui triomphe !
La lâche victoire !

L’esprit ravagé de chagrin
Permanent crachin perçant de l’hiver
Se couche se couvre et s’endort
Inerte

5.
Océaniquement vivant
Par delà les orages et les typhons
Outrages du temps
Inexorablement
Je demeure

[Carla.]

Un peu freinée par la longueur au départ de ma lecture, mais on se laisse prendre à ces ressacs, avec la violence des remous parfois, le vocabulaire sans fioriture par moment (viande, gras, chair, pourriture...), ou au contraire son double élégant. Au final, un texte rythmé, parfois presque chaotique ("jaune et vieille et polluée et opaque"...), qui laisse un peu ivre. Un beau texte.

[Harry]

Y a du style, c'est sûr.
Pas très facile à lire, une belle fin.

[Dedalus]

Harry, j'ai bien aimé ton site.

[Maureen]

Bravo pour ton poème Dedalus (ton pseudo fait il reference au livre de J.Joyce ?).

[zqfd]

"Vieil océan, aux vagues de cristal, tu ressembles proportionnellement à ces marques azurées que l'on voit sur le dos meurtri des mousses; tu es un immense bleu, appliqué sur le corps de la terre : j'aime cette comparaison. Ainsi, à ton premier aspect, un souffle prolongé de tristesse, qu'on croirait être le murmure de ta brise suave, passe, en laissant des ineffaçables traces, sur l'âme profondément ébranlée, et tu rappelles au souvenir de tes amants, sans qu'on s'en rende toujours compte, les rudes commencements de l'homme, où il fit connaissance avec la douleur, qui ne le quitte plus. Je te salue, vieil océan ! "

[Dedalus]

Bien vu Maureen. Et tu as réellement 18 ans ?

[hirondelle]

Bien vu Maureen. Et tu as réellement 18 ans ?

Je crois qu'elle a 15 ou 16 ans comme à la photo de son avatar...

[Dedalus]

Tu es sa mère ?

[hirondelle]

Tu es sa mère ?

Non
Je suis sa soeur lol

[Dedalus]

Elle est terriblement moins niaise et nettement plus douée que toi...
Et si elle n'a que 18 ans, voire moins, elle est en plus précoce.

[hirondelle]

Elle est terriblement moins niaise et nettement plus douée que toi...
Et si elle n'a que 18 ans, voire moins, elle est en plus précoce.

Tu es amoureux d`elle ou quoi?
Pauvre soeur à sa place je me noyerais

[Dedalus]

Tu dois être bien frustrée pour avoir l'esprit (ou ce qui en fait office pour toi) si mal tourné. Je sais simplement lire.

[hirondelle]

Tu dois être bien frustrée pour avoir l'esprit (ou ce qui en fait office pour toi) si mal tourné. Je sais simplement lire.

lol tout le monde sait lire,non?

[Dedalus]

Ce n'est pas si sur. Encore faut-il être capable de comprendre ce qu'on lit.

[Harry]

Salut Dedalus,
Si mon site t'a plu, tu devrais proposer un texte (modéré) à l'adresse courriel indiquée.
Je viens de faire un tour sur l'Etabli, c'est pour ça que je reviens ici Chapeeau pour ce développement sur le sens de la vie / la mort : vraiment intéressant !
C'est quand-même mieux que de chasser l'hirondelle...

[karcher]

Plus le grillage de lecture est gros, plus le sens passe à travers.
Plus le fil du grillage est fin, plus le sens lourd, te déchire la passoire.

Il y a longtemps que je me passe de dico pour m'asseoir à une table.
Vu le niveau du plateau, sur un coussin à même le sol, c'est largement assez haut.
Et en plus, j'adore m'asseoir par terre, on voit mieux les petites choses insignifiantes, au sol et l'on voit aussi, le monde avec des yeux de petit.

[Dedalus]

???

[hirondelle]

Ce n'est pas si sur. Encore faut-il être capable de comprendre ce qu'on lit.

Moi, je ne suis pas certaine que tu sois capable de comprendre ce que tu lis..
Je crois que tu ne peux pas comprendre ce que chante l'hirondelle...

[Dedalus]

Es tu sure qu'il y a quelque chose à comprendre dans ton babil débilitant ?
Maintenant, arrête de la ramener, ferme là et dégage de mes textes. Je ne te ferai plus l'honneur d'aller essayer de te montrer le gouffre insondable de ta bétise et de celle de tes amis.

[hirondelle]

Es tu sure qu'il y a quelque chose à comprendre dans ton babil débilitant ?
Maintenant, arrête de la ramener, ferme là et dégage de mes textes. Je ne te ferai plus l'honneur d'aller essayer de te montrer le gouffre insondable de ta bétise et de celle de tes amis.

le gouffre insondable de la bêtise?Un homme voit le plus souvent ses défauts dans les autres gens...
Par exemple,un sourde parle toujours de la surdité des autres...

[Maureen]

Un homme voit le plus souvent ses défauts dans les autres gens...

On dirait que certains oiseaux aussi...

[hirondelle]

On dirait que certains oiseaux aussi...

Mais qu`est ce que tu sais sur les oiseaux?
Celui qui est né sur la terre, ne comprendra jamais celui
qui s`envole librement dans le ciel...

[Dedalus]

parce que tu te prends pour un oiseau ? misère...

[hirondelle]

On dirait que certains oiseaux aussi...

Maureen,
Je t`envoie ce chat...ce n`est pas mon chat c`est le chat de ma copine, elle lui a nommé
Dedalus car elle aime beaucoup''Portrait de l`artiste en jeune homme''...
Il me semble un peu trop sauvage et méchant mais tu peux lui faire des kiss...

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