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Objet divin des âmes et des yeux, Reine, le chefd'oeuvre des cieux : Quels doctes vers me feront avouer Digne de te louer ?
Les monts fameux des vierges, que je sers Ontils des fleurs en leurs déserts, Qui s'efforçant d'embellir ta couleur, Ne ternissent la leur ?
Le Thermodon a su seoir autrefois, Des reines au trône des rois : Mais que vitil par qui soit débattu Le prix à ta vertu ?
Certes nos lis, quoique bien cultivés, Ne s'étaient jamais élevés Au point heureux où les destins amis Sous ta main les ont mis.
A leur odeur l'Anglais se relâchant, Notre amitié va recherchant : Et l'Espagnol, prodige merveilleux, Cesse d'être orgueilleux.
De tous côtés nous regorgeons de biens : Et qui voit l'aise où tu nous tiens, De ce vieux siècle aux fables récité Voit la félicité.
Quelque discord murmurant bassement Nous fit peur au commencement : Mais sans effet presque il s'évanouit, Plutôt qu'on ne l'ouït.
Tu menaças l'orage paraissant : Et tout soudain obéissant, Il disparut comme flots courroucés, Que Neptune a tancés.
Que puissestu, grand Soleil de nos jours, Faire sans fin le même cours : Le soin du Ciel te gardant aussi bien, Que nous garde le tien.
Puissestu voir sous le bras de ton fils Trébucher les murs de Memphis : Et de Marseille au rivage de Tyr Son empire aboutir.
Les voeux sont grands : mais avecque raison Que ne peut l'ardente oraison : Et sans flatter ne serstu pas les dieux, Assez pour avoir mieux ?
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