|
Pépa, quand la nuit est venue, Que ta mère t'a dit adieu ; Que sous ta lampe, à demie nue, Tu t'inclines pour prier Dieu ;
A cette heure où l'âme inquiète Se livre au conseil de la nuit ; Au moment d'ôter ta cornette Et de regarder sous ton lit ;
Quand le sommeil sur ta famille Autour de toi s'est répandu ; O Pépita, charmante fille, Mon amour, à quoi pensestu ?
Qui sait ? Peutêtre à l'héroïne De quelque infortuné roman ; A tout ce que l'espoir devine Et la réalité dément ;
Peutêtre à ces grandes montagnes Qui n'accouchent que de souris ; A des amoureux en Espagne, A des bonbons, à des maris ;
Peutêtre aux tendres confidences D'un coeur naïf comme le tien ; A ta robe, aux airs que tu danses ; Peutêtre à moi, peutêtre à rien.
Premières poésies
|
Voir tous les poèmes de ALFRED DE MUSSET
0 commentaire(s)