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Au temps de la mort des marjolaines, Alors que bourdonne ton léger Rouet, tu me fais, les soirs, songer A tes aïeules les châtelaines.
Tes doigts sont fluets comme les leurs Qui dévidaient les fuseaux fragiles. Que filestu, soeur, en ces vigiles, Où tu chantes d'heurs et de malheurs ?
Seraientce des linceuls pour tes rêves D'amour, morts en la saison des pleurs D'avoir vu mourir toutes les fleurs Qui parfumèrent les heures brèves ?
Oh ! le geste fatal de tes mains Pâles, quand je parle de ces choses, De tes mains qui bénirent les roses En nos jours d'amour sans lendemains !
C'est le vent d'automne dans l'allée, Soeur, écoute, et la chute sur l'eau Des feuilles du saule et du bouleau, Et c'est le givre dans la vallée.
Dénoue il est l'heure tes cheveux Plus blonds que le chanvre que tu files ; L'ombre où se tendent nos mains débiles Est propice au murmure des voeux.
Et viens, pareille à ces châtelaines Dolentes à qui tu fais songer, Dans le silence où meurt ton léger Rouet, ô ma soeur des marjolaines !
Petits poèmes d'automne
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