Et toi ! dorstu quand la nuit est si belle, Quand l'eau me cherche et me fuit comme toi ; Quand je te donne un coeur longtemps rebelle ? Dorstu, ma vie ! ou rêvestu de moi ?
Démêlestu, dans ton âme confuse, Les doux secrets qui brûlent entre nous ? Ces longs secrets dont l'amour nous accuse, Vienstu les rompre en songe à mes genoux ?
Astu livré ta voix tendre et hardie Aux fraîches voix qui font trembler les fleurs ? Non ! c'est du soir la vague mélodie ; Ton souffle encor n'a pas séché mes pleurs !
Garde toujours ce douloureux empire Sur notre amour qui cherche à nous trahir : Mais garde aussi son mal dont je soupire ; Son mal est doux, bien qu'il fasse mourir !
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