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Doute
Poème de VICTOR SEGALEN












ChangTi ! si pourtant cela était que tu fusses,
Haut Ciel Souverain, Seigneur Ciel au temple clair,
Qu'on dit étreignant le bol renversé de l'air
De ta majesté d'azur de jade et de fer !

Véritablement, si tu tiens ce qu'on proclame :
Étant, voyant tout et partout, et jusque sur
Le toit du Grand Vide, encerclant comme d'un mur
L'Éther spiralé profondément dur et pur.

Quel dépouillement ! Quel prosternement du haut
De l'orbe où mon front règne au séjour de tes sages,
Sur la triple dalle arrondie à ton image ;
Quelle humilité rabaisserait mon visage ;

Quelle nudité me relèverait vers toi.
Quelle exoraison gronderait, pleine de foudre,
Du bas de ces lieux où, tournant parmi la poudre
Je suis le pivot de la meule qui va moudre.





Odes






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