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Quand on est sous l'enchantement D'une faveur d'amour nouvelle, On s'en défendrait vainement, Tout le révèle :
Comme fuit l'or entre les doigts, Le tropplein de bonheur qu'on sème, Par le regard, le pas, la voix, Crie : elle m'aime !
Quelque chose d'aérien Allège et soulève la vie, Plus rien ne fait peine, et plus rien Ne fait envie :
Les choses ont des airs contents, On marche au hasard, l'âme en joie, Et le visage en même temps Rit et larmoie ;
On s'oublie, aux yeux étonnés Des enfants et des philosophes, En grands gestes désordonnés, En apostrophes !
La vie est bonne, on la bénit, On rend justice à la nature ! Jusqu'au rêve de faire un nid L'on s'aventure...
Les vaines tendresses
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