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Estce à jamais, folle espérance, Que tes infidèles appas M'empêcheront la délivrance Que me propose le trépas ?
La raison veut, et la nature, Qu'après le mal vienne le bien ; Mais en ma funeste aventure, Leurs règles ne servent de rien.
C'est fait de moi, quoi que je fasse ; J'ai beau plaindre et beau soupirer, Le seul remède en ma disgrâce, C'est qu'il n'en faut point espérer.
Une résistance mortelle Ne m'empêche point son retour ; Quelque Dieu qui brûle pour elle Fait injure à mon amour.
Ainsi trompé de mon attente, Je me consume vainement, Et les remèdes que je tente Demeurent sans événement.
Toute nuit enfin se termine, La mienne seule a ce destin, Que d'autant plus qu'elle chemine, Moins elle approche du matin.
Adieu donc, importune peste, A qui j'ai trop donné de foi ; Le meilleur avis qui me reste, C'est de me séparer de toi.
Sors de mon âme, et t'en va suivre Ceux qui désirent de guérir ; Plus tu me conseilles de vivre, Plus je me résous de mourir.
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