Qui que tu sois, Vivant, passe vite parmi L'herbe du tertre où gît ma cendre inconsolée ; Ne foule point les fleurs de l'humble mausolée D'où j'écoute ramper le lierre et la fourmi.
Tu t'arrêtes ? Un chant de colombe a gémi. Non ! qu'elle ne soit pas sur ma tombe immolée ! Si tu veux m'être cher, donnelui la volée. La vie est si douce, ah ! laissela vivre, ami.
Le saistu ? Sous le myrte enguirlandant la porte, Épouse et vierge, au seuil nuptial, je suis morte, Si proche et déjà loin de celui que j'aimais.
Mes yeux se sont fermés à la lumière heureuse, Et maintenant j'habite, hélas ! et pour jamais, L'inexorable Érèbe et la Nuit Ténébreuse.
0 commentaire(s)