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La voix du soir est sainte et forte, Lourde de songe et de parfums, Et son flot d'ombre me rapporte La cendre des espoirs défunts.
J'ai dit à l'amour qu'il s'en aille, Et son pas d'aube, je l'écoute Qui dans la gaieté des sonnailles S'étouffe au tournant de la route.
La douceur de ce soir témoigne De la bonté calme des choses. Je voudrais vivre ! qu'on éloigne Le vin où macèrent des roses,
Qu'on éloigne les mots subtils, Les rythmes triples en tiares, Les stylets stellés de béryls Et les simarres d'or barbares.
Je suis las des perversités, Je voudrais que mon âme lasse Redevienne enfant des cités Où le lys règne sur les places,
Que mon âme d'ombre délaisse Les jardins de ronces haineuses, Et laisse l'orgueil pour l'humblesse Et redevienne lumineuse.
Le ciel est tendu d'améthyste, Et maints péchés sont déliés... Je songe un livre de pitié Pour les âmes simples et tristes.
Le sang des crépuscules
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