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Quand l'être cher vient d'expirer, On sent obscurément la perte, On ne peut pas encor pleurer : La mort présente déconcerte ;
Et ni le lugubre drap noir, Ni le dies irae farouche, Ne donnent forme au désespoir : La stupeur clôt l'âme et la bouche.
Incrédule à son propre deuil, On regarde au fond de la tombe, Sans rien comprendre à ce cercueil Sonnant sous la terre qui tombe.
C'est aux premiers regards portés, En famille, autour de la table, Sur les sièges plus écartés, Que se fait l'adieu véritable.
Recueil : Les solitudes
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