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Le monde est méchant, ma petite : Avec son sourire moqueur Il dit qu'à ton côté palpite Une montre en place de coeur.
Pourtant ton sein ému s'élève Et s'abaisse comme la mer, Aux bouillonnements de la sève Circulant sous ta jeune chair.
Le monde est méchant, ma petite : Il dit que tes yeux vifs sont morts Et se meuvent dans leur orbite A temps égaux et par ressorts.
Pourtant une larme irisée Tremble à tes cils, mouvant rideau, Comme une perle de rosée Qui n'est pas prise au verre d'eau.
Le monde est méchant, ma petite : Il dit que tu n'as pas d'esprit, Et que les vers qu'on te récite Sont pour toi comme du sanscrit.
Pourtant, sur ta bouche vermeille, Fleur s'ouvrant et se refermant, Le rire, intelligente abeille, Se pose à chaque trait charmant.
C'est que tu m'aimes, ma petite, Et que tu hais tous ces genslà. Quittemoi ; comme ils diront vite : Quel coeur et quel esprit elle a !
Emaux et camées
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