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Non autrement qu'on voit la pluvieuse nue
Poème de JOACHIM DU BELLAY
Non autrement qu'on voit la pluvieuse nue Des vapeurs de la terre en l'air se soulever, Puis se courbant en arc, afin de s'abreuver, Se plonger dans le sein de Téthys la chenue,
Et montant derechef d'où elle était venue, Sous un grand ventre obscur tout le monde couver, Tant que finablement on la voit se crever, Or en pluie, or en neige, or en grêle menue :
Cette ville qui fut l'ouvrage d'un pasteur, S'élevant peu à peu, crut en telle hauteur Que reine elle se vit de la terre et de l'onde :
Tant que ne pouvant plus si grand faix soutenir, Son pouvoir dissipé s'écarta par le monde, Montrant que tout en rien doit un jour devenir.
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