|
Quand je te voy seule assise à partoy, Toute amusée avecques ta pensée, Un peu la teste encontre bas baissée, Te retirant du vulgaire et de moy :
Je veux souvent pour rompre ton esmoy, Te saluer, mais ma voix offensée, De trop de peur se retient amassée Dedans la bouche, et me laisse tout coy.
Souffrir ne puis les rayons de ta veuë : Craintive au corps, mon ame tremble esmeuë : Langue ne voix ne font leur action :
Seuls mes souspirs, seul mon triste visage Parlent pour moy, et telle passion De mon amour donne assez tesmoignage.
Recueil : Premier livre des Amours
|
Voir tous les poèmes de PIERRE DE RONSARD
0 commentaire(s)