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Quand Philis chaque jour inventait quelque outrage
Poème de CLAUDE MALLEVILLE
Quand Philis chaque jour inventait quelque outrage Pour troubler mes désirs et mon contentement, Il semblait qu'à l'envi d'un si rude tourment Mon amour augmentait sa fureur et sa rage.
Maintenant que le ciel a calmé cet orage, Qu'elle brûle pour moi d'un vif embrasement, Les visibles ardeurs de son feu véhément, Au lieu de m'enflammer, me glacent le courage.
Ses yeux ont beau pleurer, ils ne m'émeuvent point, Et déjà le destin m'a réduit à ce point Que toutes ses faveurs déplaisent à mon âme.
Voyez comme l'amour abuse les esprits : Son mépris autrefois a fait croître ma flamme Et sa flamme aujourd'hui fait croître mon mépris.
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