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Rêve de l'exilé
Poème de JOSEPH LENOIR












Banni de ses foyers, sur la rive étrangère,
Il gémissait captif au sein de la douleur ;
Une larme parfois humectait sa paupière
Quand, en doux souvenir de sa pauvre chaumière,
L'espoir se mêlait par son prestige enchanteur.

Comme l'on voit le lis à la teinte argentine
Dans l'ombre de la nuit se faner et mourir,
Ou le saule de deuil dont la branche s'incline
Sur la tombe làbas au pied de la colline,
Malheureux, il sentait son âme se flétrir.

Un jour sous le vieux chêne aux ombres solitaires
Pensif, il s'endormit au bruit lointain des vents,
Et l'ange du sommeil sur ses ailes légères
Soudain le transporta vers le toit de ses pères
Et là lui fit goûter de suaves instants.

'Salut ! s'écriaitil, ô terre que j'adore !
'Salut ! beau StLaurent, sur tes rives encore
'Je renais au bonheur.
'A genoux sur ce sol de mon âme brûlante
'J'ose élever vers toi l'hymne reconnaissante
'Ecoute le Seigneur.

'J'arrive avec transports sous le riant feuillage
'Qui recouvre á demi de ses tranquille ombrage (sic)
'Mon paisible séjour.
'Assez longtemps souffrir, ne pleure plus ma mère,
'De ton sein déchiré bannis la paix amère,
'Ton fils est de retour.

'Salut, champs fortunés !... mais grand Dieu ! je frissonne
'En parcourant ces lieux mon pied tremblant résonne
'Sur des crânes brisés.
'Victimes d'un beau zèle ils périrent en braves,
'Ces héros glorieux maudissant leurs entraves
'Sous le joug oppressés,

'Ombres de mes amis ! Ombres que je vénère !
'Voyez enfin nos fronts sortir de la poussière,
'Voyez tarir nos pleurs,
'Nos voeux sont couronnés; la fortune attendrie
'Dessinant de la paix l'auréole chérie
'Termine nos malheurs.

Mais une voix frappe mon oreille attentive,
Lui montrant son pays bien audelà des mers ;
C'était le bruit des flots, et la vague plaintive
Dont la rage éveillait les échos des rochers.












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