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Si tôt que j'eus quitté les délices du port
Poème de CLAUDE MALLEVILLE












Si tôt que j'eus quitté les délices du port
Et d'un oeil affligé pris congé du rivage,
J'appris que de la mer l'infidèle passage
Était peu différent de celui de la mort.

Les ondes contre moi firent un tel effort
Et d'un si rude choc vainquirent mon courage
Qu'au moindre de mes maux, si j'eusse fait naufrage,
J'en eusse rendu grâce à la bonté du sort.

A la fin je devins aussi froid que la glace,
La nature aux douleurs abandonna la place
Et mon coeur demeura sans vigueur et sans pouls.

Je perdis la clarté, mes lèvres furent closes
Et mon esprit, Olympe, oubliait toutes choses
S'il ne se fût alors ressouvenu de vous.












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