|
Je ne suis qu'un être chétif : Tout jeune, m'a laissé ma mère ; Je vais errant et maladif : Je n'ai pas d'amis sur la terre.
Seul soutien et seul compagnon Gagnepain de mes jours très drôle Je n'ai qu'un rude violon, Pour gîte, l'ombrage d'un saule.
Grand comme les cieux est mon coeur ; Et bien que mon oeil soit sans flamme, Je lis dans la vie un bonheur Comme lit le Christ dans notre âme.
Le soir, je veille au clair de lune Jouant des airs tristes et vieux Qui charment un oiseau nocturne Ou consolent quelque amoureux.
Ainsi rêvant à l'avenir, Je songe à mon printemps qui tombe ; Mon passé n'est qu'un souvenir, Mais, hélas ! il sera ma tombe.
Premiers poèmes
|
Voir tous les poèmes de EMILE NELLIGAN
0 commentaire(s)