Ton coeur est fatigué des voyages...
Poème de CHARLES GUÉRIN
Ton coeur est fatigué des voyages ? Tu cherches Pour asile un toit bas et de chaume couvert, Un verger frais baigné d'un crépuscule vert Où du linge gonflé de vent pende à des perches ?
Alors ne va pas plus avant : Voici l'enclos. Cette porte d'osier qui repousse des feuilles, Ouvrela, s'il est vrai, poète, que tu veuilles Connaître après l'amer chemin, le doux repos.
Arrêtetoi devant l'étable obscure. Ecoute. L'agneau bêle, le boeuf mugit et l'âne brait. Approche du cellier humide où, bruit secret, Le laitage à travers les éclisses s'égoutte.
C'est le soir. La maison rêve ; regardela, Vois le feu qu'on y fait à l'heure accoutumée Se trahir dans l'azur par une humble fumée. Mais tu cherchais la paix de l'âme ? Entre : Elle est là.
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