Certain Fou poursuivait à coups de pierre un Sage. Le Sage se retourne et lui dit : Mon ami, C'est fort bien fait à toi ; reçois cet écuci : Tu fatigues assez pour gagner davantage. Toute peine, diton, est digne de loyer. Vois cet homme qui passe ; il a de quoi payer. Adresselui tes dons, ils auront leur salaire. Amorcé par le gain, notre Fou s'en va faire Même insulte à l'autre Bourgeois. On ne le paya pas en argent cette fois. Maint estafier accourt ; on vous happe notre homme, On vous l'échine, on vous l'assomme. Auprès des Rois il est de pareils fous : A vos dépens ils font rire le Maître. Pour réprimer leur babil, irezvous Les maltraiter ? Vous n'êtes pas peutêtre Assez puissant. Il faut les engager A s'adresser à qui peut se venger.
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