Aller au contenu

Moriarty's blog



N.B.

Posté par Moriarty, 07 septembre 2008 · 341 visite(s)

Note à moi-même Il y a dans l'inaccessible cette provocation à se laisser atteindre. Il sied en chaque rêveur un besoin d'inaccessible.


Aux seuls qui méritent un regard

Posté par Moriarty, 07 septembre 2008 · 317 visite(s)

J'ai la prétention, en ce lieu profanatoire de rendre hommage aux seuls qui le méritent: les poètes, race maudite, qui le temps d'un vers ou le temps d'une vie, ont touché la Lumière.Mon ami Charles ne me pardonnerait pas d'être aussi magnanime envers un troupeau d'imbécilles. Pourtant il se pourrait que cette simple gratitude agisse c...


Candide mon rêve, un feu de glace

Posté par Moriarty, 07 septembre 2008 · 303 visite(s)

Galopant derrière tes parfums

Accroché à un rêve sordide

qui hante le moindre recoin

De mes instincts avides

Tu es le feu sur mon coeur de glace,

La braise qui rallume le regard éteint

Ton pas sur tant de chemins passe

Evitant à tout prix le mien.

Tes lèvres rubis aux éclats incendiaires

Et tes seins sous un pull, un peu offerts

Tes jambes, jeun...






Avril 2025

D L M M J V S
  12345
6789101112
13141516171819
20212223242526
272829 30    

Derniers billets

Pascal Quignard - Abîmes


ABÎMES
CHAPITRE XXXIV


urieusement je n'avais jamais regretté un monde. Je n'ai jamais ressenti le désir de vivre dans une époque qui fût ancienne. Je ne puis me désancrer des possibilités actuelles d'inventaire, de disponibilité livresque, d'idéal fracassé, de la sédimentation de l'horreur, de cruauté érudite, de recherche, de science, de lucidité, de clarté.
Jamais le spectacle de la nature sur la terre, étant devenu si rare, n'a été si poignant.
Jamais les langues naturelles ne furent à ce point dévoilées à elles-mêmes dans leur substance involontaire.
Jamais le passé n'a été aussi grand et la lumière plus profonde, plus glaçante. Une lumière de montagne ou d'abîme. Jamais le relief ne fut plus accusé.

La dictée de Mérimée

Pour parler sans ambiguïté, ce dîner à Sainte-Adresse, près du Havre, malgré les effluves embaumés de la mer, malgré les vins de très bons crus, les cuisseaux de veau et les cuissots de chevreuil prodigués par l'amphitryon, fut un vrai guêpier.

Quelles que soient et quelqu'exiguës qu'aient pu paraître, à côté de la somme due, les arrhes qu'étaient censés avoir données la douairière et le marguillier, il était infâme d'en vouloir pour cela à ces fusiliers jumeaux et mal bâtis et de leur infliger une raclée alors qu'ils ne songeaient qu'à prendre des rafraîchissements avec leurs coreligionnaires.

Quoi qu'il en soit, c'est bien à tort que la douairière, par un contresens exorbitant, s'est laissé entraîner à prendre un râteau et qu'elle s'est crue obligée de frapper l'exigeant marguillier sur son omoplate vieillie. Deux alvéoles furent brisés, une dysenterie se déclara, suivie d'une phtisie.

- Par saint Martin, quelle hémorragie, s'écria ce bélître ! À cet événement, saisissant son goupillon, ridicule excédent de bagage, il la poursuivit dans l'église tout entière.

Les pas - Paul Valéry



Les pas



Tes pas, enfants de mon silence,
Saintement, lentement placés,
Vers le lit de ma vigilance
Procèdent muets et glacés.

Personne pure, ombre divine,
Qu'ils sont doux, tes pas retenus !
Dieux !... tous les dons que je devine
Viennent à moi sur ces pieds nus !


Si, de tes lèvres avancées,
Tu prépares pour l'apaiser,
A l'habitant de mes pensées
La nourriture d'un baiser,


Ne hâte pas cet acte tendre,
Douceur d'être et de n'être pas,
Car j'ai vécu de vous attendre,
Et mon coeur n'était que vos pas.
Paul Valéry
Extrait de
Poésies - Charmes
éd. Poésie/Gallimard