Montmeyan
Avenue du verdon
Le piège incontournable
Des samedis soirs de solitude
Café des pas perdus
La tête dans le brouillard
La soupe au pastis
et l'horizon suspendu à tes lèvres anisées
On ne s'égare pas
Dans le sommeil des autres
x
Ici la grande rue
Etroite comme la veine
D'une feuille séchée de marronnier
Au soleil de midi
Son vieux puits
Plus fleuri qu'une arrière boutique
En plein mois de mai
x
Villa des oliviers
Un été au mois d'août
Dans l'ombre traversière
Des chênes verts centenaires
Par 95 degrés de température "Fahrenheit"
A gribouiller mes mots de gorge sèche
A cracher les noyaux amers de l'année
Sur les pages blanches d'un carnet
Mon hameau
Aux chimères sans visage
x
Grand père Clément
Le pére de ma mère
Un petit bonhomme
Le coeur sur la main
Maquignon dans l'âme
Seul
Posant sur la photo
En noir et blanc
derrière le comptoir de formica "années 60"
Une bouteille de Fernet Branca
Dans sa main droite
x
Mes années sixties
Egrenant mon anglais
sur les morceaux d'Otis Reding
"to remember"
Avec Mouloud
Le petit Arki du camp de St Maximin
Parqué à l'écart de la ville
Le coeur en papillote
A bout d'espoir éphémère
et de rêves en préfabriqués
L'agneau qui naît
n'est pas fautif de sa halte.
x
L'odeur froide du tabac
Se répand dans la chambre
Au pied du lit en désordre
Traine la couverture bleue
Comme les vagues de la mer
Las ! Dès mon lever
Je n'églige ma chevelure
Ma trousse de toilette de voyage
Reste en rade sur le tabouret d'osier
Mes volets demeurent clos
Alors que déjà le soleil cogne fort
Combien de choses que je voudrais te dire
Et que je ne te dirai jamais
Me voici tout malingre
Ni maladie ni boisson n'en sont la cause
Ni l'été qui s'en va peu à peu
Emportant ton sourire
x
Barjols
A la Saint Marcel
Au son des fifres et des tambourins
Les chants de millers Made-in-China
Naissent aux pieds des moulins oubliés
Un vent de janvier s'est levé
Mon regard va se perdre
Dans un angle du ciel
Tout en tirant sur ma moustache
Je retire mon capéu à ruban
De ma tête impériale et chauve
Demain je sais
Nous danserons tripettes
Autour d'un grand feu de bois
Où tourne un boeuf empalé
Là même où jadis
Les lavandières tanneuses de peau
Sautaient de joie
X
Monsieur Carpates est un Géant
Il colporte sur son dos
De vieilles rumeurs en guenilles
Un béret
De feutre rouge
Sur sa caboche
Ses souliers
Sont d'anciennes godasses éventrées
Enrubannés de papier journal
Lui
Le jeune soldat des Ardennes
Aux pieds gelés en 1916
Dans la tranchée des Satyres
Seul
Comme on peut l'être
Il brouillonne à qui veut l'entendre
Des jurons en cascade
A tous le chiens égarés
Tel le ravi de la crèche
Radotant son cresson amer
Le jour
Il côtoie les fossés désabusés
Et les chemins de traverses
La nuit
Son lupanar
Est une petite chapelle oubliée
Envahie par les ronces
Et les gros Matous
X
Il faudra bien
retrouver le chemin
Même si
Rien ne subsiste de rien
Même si
L'horloge n'indique plus les heures
et que tout s'arrête
Sans plus rien attendre
du jour à venir
puisque rien ne viendra
Ni rumeur
ni sourire
Si ce n'est un ciel de plomb
et ces maux qui t'assaillent sans cesse
sans mot dire pourtant
Richard Taillefer
Avenue du verdon
Le piège incontournable
Des samedis soirs de solitude
Café des pas perdus
La tête dans le brouillard
La soupe au pastis
et l'horizon suspendu à tes lèvres anisées
On ne s'égare pas
Dans le sommeil des autres
x
Ici la grande rue
Etroite comme la veine
D'une feuille séchée de marronnier
Au soleil de midi
Son vieux puits
Plus fleuri qu'une arrière boutique
En plein mois de mai
x
Villa des oliviers
Un été au mois d'août
Dans l'ombre traversière
Des chênes verts centenaires
Par 95 degrés de température "Fahrenheit"
A gribouiller mes mots de gorge sèche
A cracher les noyaux amers de l'année
Sur les pages blanches d'un carnet
Mon hameau
Aux chimères sans visage
x
Grand père Clément
Le pére de ma mère
Un petit bonhomme
Le coeur sur la main
Maquignon dans l'âme
Seul
Posant sur la photo
En noir et blanc
derrière le comptoir de formica "années 60"
Une bouteille de Fernet Branca
Dans sa main droite
x
Mes années sixties
Egrenant mon anglais
sur les morceaux d'Otis Reding
"to remember"
Avec Mouloud
Le petit Arki du camp de St Maximin
Parqué à l'écart de la ville
Le coeur en papillote
A bout d'espoir éphémère
et de rêves en préfabriqués
L'agneau qui naît
n'est pas fautif de sa halte.
x
L'odeur froide du tabac
Se répand dans la chambre
Au pied du lit en désordre
Traine la couverture bleue
Comme les vagues de la mer
Las ! Dès mon lever
Je n'églige ma chevelure
Ma trousse de toilette de voyage
Reste en rade sur le tabouret d'osier
Mes volets demeurent clos
Alors que déjà le soleil cogne fort
Combien de choses que je voudrais te dire
Et que je ne te dirai jamais
Me voici tout malingre
Ni maladie ni boisson n'en sont la cause
Ni l'été qui s'en va peu à peu
Emportant ton sourire
x
Barjols
A la Saint Marcel
Au son des fifres et des tambourins
Les chants de millers Made-in-China
Naissent aux pieds des moulins oubliés
Un vent de janvier s'est levé
Mon regard va se perdre
Dans un angle du ciel
Tout en tirant sur ma moustache
Je retire mon capéu à ruban
De ma tête impériale et chauve
Demain je sais
Nous danserons tripettes
Autour d'un grand feu de bois
Où tourne un boeuf empalé
Là même où jadis
Les lavandières tanneuses de peau
Sautaient de joie
X
Monsieur Carpates est un Géant
Il colporte sur son dos
De vieilles rumeurs en guenilles
Un béret
De feutre rouge
Sur sa caboche
Ses souliers
Sont d'anciennes godasses éventrées
Enrubannés de papier journal
Lui
Le jeune soldat des Ardennes
Aux pieds gelés en 1916
Dans la tranchée des Satyres
Seul
Comme on peut l'être
Il brouillonne à qui veut l'entendre
Des jurons en cascade
A tous le chiens égarés
Tel le ravi de la crèche
Radotant son cresson amer
Le jour
Il côtoie les fossés désabusés
Et les chemins de traverses
La nuit
Son lupanar
Est une petite chapelle oubliée
Envahie par les ronces
Et les gros Matous
X
Il faudra bien
retrouver le chemin
Même si
Rien ne subsiste de rien
Même si
L'horloge n'indique plus les heures
et que tout s'arrête
Sans plus rien attendre
du jour à venir
puisque rien ne viendra
Ni rumeur
ni sourire
Si ce n'est un ciel de plomb
et ces maux qui t'assaillent sans cesse
sans mot dire pourtant
Richard Taillefer