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Quelques signes...

Posté par richard TR, 12 octobre 2009 · 644 visite(s)

poésie
Montmeyan
Avenue du verdon
Le piège incontournable
Des samedis soirs de solitude
Café des pas perdus
La tête dans le brouillard
La soupe au pastis
et l'horizon suspendu à tes lèvres anisées

On ne s'égare pas
Dans le sommeil des autres

x


Ici la grande rue
Etroite comme la veine
D'une feuille séchée de marronnier
Au soleil de midi

Son vieux puits
Plus fleuri qu'une arrière boutique
En plein mois de mai


x


Villa des oliviers
Un été au mois d'août
Dans l'ombre traversière
Des chênes verts centenaires
Par 95 degrés de température "Fahrenheit"
A gribouiller mes mots de gorge sèche
A cracher les noyaux amers de l'année
Sur les pages blanches d'un carnet

Mon hameau
Aux chimères sans visage

x

Grand père Clément
Le pére de ma mère
Un petit bonhomme
Le coeur sur la main
Maquignon dans l'âme

Seul
Posant sur la photo
En noir et blanc
derrière le comptoir de formica "années 60"
Une bouteille de Fernet Branca
Dans sa main droite

x

Mes années sixties
Egrenant mon anglais
sur les morceaux d'Otis Reding

"to remember"

Avec Mouloud
Le petit Arki du camp de St Maximin
Parqué à l'écart de la ville
Le coeur en papillote
A bout d'espoir éphémère
et de rêves en préfabriqués

L'agneau qui naît
n'est pas fautif de sa halte.


x



L'odeur froide du tabac
Se répand dans la chambre

Au pied du lit en désordre
Traine la couverture bleue
Comme les vagues de la mer

Las ! Dès mon lever
Je n'églige ma chevelure

Ma trousse de toilette de voyage
Reste en rade sur le tabouret d'osier

Mes volets demeurent clos
Alors que déjà le soleil cogne fort

Combien de choses que je voudrais te dire
Et que je ne te dirai jamais

Me voici tout malingre
Ni maladie ni boisson n'en sont la cause
Ni l'été qui s'en va peu à peu
Emportant ton sourire


x


Barjols
A la Saint Marcel
Au son des fifres et des tambourins

Les chants de millers Made-in-China
Naissent aux pieds des moulins oubliés

Un vent de janvier s'est levé
Mon regard va se perdre
Dans un angle du ciel

Tout en tirant sur ma moustache
Je retire mon capéu à ruban
De ma tête impériale et chauve

Demain je sais
Nous danserons tripettes
Autour d'un grand feu de bois
Où tourne un boeuf empalé

Là même où jadis
Les lavandières tanneuses de peau
Sautaient de joie



X


Monsieur Carpates est un Géant

Il colporte sur son dos
De vieilles rumeurs en guenilles

Un béret
De feutre rouge
Sur sa caboche

Ses souliers
Sont d'anciennes godasses éventrées
Enrubannés de papier journal

Lui
Le jeune soldat des Ardennes
Aux pieds gelés en 1916
Dans la tranchée des Satyres

Seul
Comme on peut l'être
Il brouillonne à qui veut l'entendre
Des jurons en cascade
A tous le chiens égarés
Tel le ravi de la crèche
Radotant son cresson amer

Le jour
Il côtoie les fossés désabusés
Et les chemins de traverses

La nuit
Son lupanar
Est une petite chapelle oubliée
Envahie par les ronces
Et les gros Matous

X


Il faudra bien
retrouver le chemin

Même si

Rien ne subsiste de rien

Même si

L'horloge n'indique plus les heures
et que tout s'arrête

Sans plus rien attendre
du jour à venir
puisque rien ne viendra

Ni rumeur
ni sourire

Si ce n'est un ciel de plomb
et ces maux qui t'assaillent sans cesse
sans mot dire pourtant




Richard Taillefer



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