L'insaisissable
Quel horizon, quelle prison, quelle merveille
Au bout de ce sentier où le destin se lève,
Qui longe vainement le lit vif de nos rêves,
Cette réserve tiède où nos désirs sommeillent ?
Où se perd lentement la sève de nos vies ?
Quelle chape fatale un jour ensevelit
D'obsédantes pensées
Qui perlent oppressées,
Affleurent aux lisières de l'imaginaire,
Où nous puisons aux racines du monde immense
La force et le désir de vivre l'espérance
D'user sur les routes de l'existence
Nos semelles trop frêles
Héritées d'un appel
Echo lointain et incertain
D'un insondable ciel serein
De boire les bruits du silence
D'échapper aux ornières
D'écarter les chimères
Qui enserrent, prolifèrent
De dénicher la source claire
Des pensées éphémères
De dévider l'intime fil
De figures subtiles
Qui s'emmêlent et se démêlent
D'entendre l'obsédante danse
La mélodie originelle
D'une étrange présence
L'appel d'un univers perdu qui nous aspire ?
Quand la toile se déchire
Viennent ces heures qui s'étirent
Pour accueillir l'instant furtif
Recueillir le précieux élixir
Happant fiévreusement la perle vive
Qui s'insinue soudain puis part à la dérive…
Mai 2004