Prière païenne
Blessée par la morsure vive du printemps,
Je perds mon sang dans le torrent tourbillonnant,
Mon cœur s'envole dans le vent, papillonnant
De pleurs en fleurs, de lueurs en peurs, de temps en temps.
Chaude nature qui m'accueille en ton cocon,
Fais-moi le don du doux réconfort de ton chant.
Ma pâleur frissonne
Sous la brise sobre
Du soleil couchant.
Mes espoirs fredonnent
Dans les reliefs tendres
De ton sein fécond.
Le flux de l'onde s'accélère
Dans les méandres solitaires,
Le fil de l'instant s'entortille
Sur ce tuteur crépusculaire.
Bel ouragan sur le présent qui s'épanouit
Au clair du ciel et se réjouit du front pensif
Où rôde l'espoir inassouvi de la nuit.
Au loin, sommeillent de longs fantômes plaintifs…
19.04.09.