Jardin chimérique
Le clair été s'obstine
A mettre à nu les brèches
De mon rêve endormi.
De ses vives épines
Cruellement le ciel
Déchiquette mon cœur.
L'astre d'or me destine
Ses plus piquantes flèches,
Vaines contorsions
Arabesques illusoires
Dans un désert serein.
Dénuée de désir,
Mon âme s'ennuage
D'impalpables espoirs.
Je goûte les saveurs
Qui affleurent au bord
De mes paupières creuses.
Dans l'infini dédale
De songes enchevêtrés
Surnagent des mensonges
Qui retiennent la page
Qui voudrait se tourner
Vers de vibrantes rives
Aux danses indolentes
Aux tendres résonnances
Aux ondes caressantes.
Je m'enveloppe l'âme
De douces amertumes
Vers lesquelles m'emporte
Le souffle de l'exil.
Des beautés idéales
Naissent et s'évanouissent
Sur l'écran volatile
De mes pensées tenaces.
Puis elles s'alanguissent
Dans le jardin vivace
Sourdement envahi
D'inconsciences exquises.
29.07.07