Chanson du matin
Suspendue par un fil ténu
La perle d'eau du matin qui palpite
Glisse le long de la feuille nue
Attachée à la tige lisse
De la fleur de glaïeul qui rosit
Aux lueurs d'aurore qui s'immiscent
Dans la fraîcheur des humeurs de la nuit.
Un pétale flétri par un mal inconnu
Se recroqueville et se fige
Tandis qu'autour de lui s'agite
La vie qui crépite...
Les parfums virevoltant
Dans des airs doux et discrets
En baumes enchanteurs atténuent
L'aigreur de l'éveil et la rigueur pâle
Des premiers baisers du soleil.
L'oisillon téméraire
Frotte ses ailes frêles
Contre les brises contraires
Cependant qu'errant
A travers les champs
Un être solitaire médite
Suspendu par un fil ténu
A la vie qui récite
Sur tous les tons
Par tous les temps
Son cortège infini de créations secrètes.
08.04.98.