A ma fille...

A ma fille...


Ma douce enfant d’amour
Inconsciemment tu m’as aidée
Quand l’horrible faucheuse
S’est accrochée à moi
Voulant m’emporter loin de toi.

Je te voyais si petite, si fragile,
Criant « maman, maman
Je t’aime, j’ai besoin de toi »
Je distinguais dans un brouillard
Tes yeux immenses baignés de larmes.

Alors ma tendre princesse
De toute mon âme
Je m’accrochais à ces paroles
...
Non, non, et non
Jamais je ne te laisserai mon ange.

Ces mots martelaient mon esprit
A chaque fois que je faiblissais.
J’entendais hurlant au fond de moi
« Accroche-toi, fais-le pour elle,
Elle est si petite, reste là pour elle »

Tu n’avais rien demandé ma chérie
Mais moi, je t’avais tant désirée
Que lorsque tu es apparue
Des larmes d’un bonheur immense
Ont roulé sur mes joues.

Puis au fil des jours
Entre papa et moi
Tu as embelli notre vie
Par ta grâce, tes sourires
Et tes rires.

Je me souviens
De tes premiers balbutiements
De tes premières dents
De tes premiers pas seule
De tes premiers mots.

Oh mon petit amour
Si tu savais combien je t’aime
Tu es le bien le plus précieux
Que je possède.

J’ai souffert ces derniers mois
J’ai du me retenir de ne pas hurler parfois
Mais si j’ai tenu, c’est pour toi, ma vie, ma joie.

Non je ne suis pas encore guérie,
J’en ai juste fini
Avec ce qu’on nomme ‘chimiothérapie’
On me dit sur la voie de la guérison
De douter maintenant serait sans raison.
Sans le savoir c’est toi mon ange
Qui m’a aidée à me sortir de cette fange.

Plus tard tu apprendras
Mon doux trésor
Que la vie n’est pas
Comme certains le croient
Un long fleuve tranquille
…
En attendant vis ta vie ma puce
Maman sera à tes côtés
Aussi longtemps
Que tu en auras besoin.
Car si je suis là aujourd’hui
Je n’oublierai jamais
Que c’est à toi mon ange, que je le dois,
L’amour que je te porte
Est la plus grande de mes forces
Et je crois ma chérie que parfois
L’amour accomplit des miracles!...