J'ai voulu follement ignorer l'évidence,
Folâtrant, insoucieux, sur un vieux chapelet
D'âmes qui ne m'offraient que reproche aigrelet,
M'engonçant d'un carcan de soumise impudence.
J'ai fuit vers l'avenir, me grisant de la lie,
Pour briser ce passé suppliciant le moment,
Lui inculquant qu'amour ne fut qu'anomalie
Et qu'espoir rejeté ne revient autrement.
Et qu'espoir rejeté ne revient autrement.
J'ai mithridatisé de mes nuits chaque rêve
Avec ton souvenir ô combien pernicieux,
Espérant l'ennuyer et qu'enfin il dégrève,
Me libérant de ce désir artificieux.
J'ai cloné le vouloir d'une autre déchéance
Étouffant les pensées d'un écrit suranné,
Dénaturant l'après en rime de jactance
Pour paraitre à ton cœur le poète damné.
Désirant, fallacieux, quitter ce purgatoire
Où toute vérité mystifie les secrets
De ces mensonges, quémandant moratoire
J'ai crucifié ton nom sur l'enfer des regrets.
Mais je n'ai réussi qu'à attiser l'envie
De voir notre passé, hybride s'il le faut
S'échapper des limbes et s'arroger la vie,
S'élevant dans les cieux comme un noble gerfaut.