Cassons ce chapelet d'émotion
Qu'égrène mon cœur incorrigiblement
Et soumettons-nous à l'excitation
Qui ne connaît nul sentiment !
Pare-toi de tes traitres artifices,
Et n'aies crainte de mes blessures.
Feins l'innocence de tes caprices
Et abandonne ton cœur à sinécures.
Abuse de prétentieuse vantardise
Et rassure-toi dans ton illusion;
Ton excès de libéralité est friandise
Et qu'importe éventuelle dérision.
Crois-toi belle dans ton offrande
Et présente à mon regard l'égoïsme ;
Au monde je tairai la propagande
Que me suggère ton snobisme.
Satisfais de ton corps le désir
En exigeant savante caresse,
Et sans souci débauche à loisir
Mes inquiétudes d'impolitesse.
Ce soir je crois en tes mensonges
Et accepte profiter de ton avantage.
Je te fais esclave de mes songes
Et peu me soucie de ton clivage.
Je te plairais à dire que tu es belle
En te flattant de mes louanges
Et dans l'hommage de ce libelle
Je te nommerai reine des anges.
Qu'importe que le moment soit futile
Si frivolité nous est convoitée,
Et que sensualité se veut servile
De ta nymphomanie exploitée.