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Pansements d'aube

Posté par Loup-de-lune, 24 novembre 2017 · 1 113 visite(s)

Pansements d'aube



des lignes noires
pour tigrer l'ajour

entre deux limbiques colonnes
de safran pâlissant
l'arbre rêveur de l'arbre
sur l'adolescent bleuir

gorgé de l'encre des magnifiques
l'incorporel pinceau
appuie les longs partages

et un fauve se sera coulé
dans son cruciforme jaillir

aux mains cacochymes
des réveils étonnés
la grâce de recueillir
les carrellements de la métamorphose

pour la blessure des combles
les destinations qui mortaisent
pour la plaie apothéotique
et les morts d'oubliance et de marbre



24/11/17

 

D'un grande richesse de vocabulaire, comme tous ceux que j'ai lus de vous, ce texte constitue une peinture à l'encre de Chine, peinture chinoise  ou japonaise, ("des lignes noires / pour tigrer l'ajour") dans laquelle le trait du pinceau ( "l'incorporel pinceau") étale une encre noire ("appuie les longs partages")   qui s'épuise et qui témoigne de l'énergie du geste qui fut nécessaire pour l'accomplir (le "cruciforme jaillir").

 

Vous lire m'est un plaisir "apothéotique".

 

 

Michel Conrad

24/11/17
 
D'un grande richesse de vocabulaire, comme tous ceux que j'ai lus de vous, ce texte constitue une peinture à l'encre de Chine, peinture chinoise  ou japonaise, ("des lignes noires / pour tigrer l'ajour") dans laquelle le trait du pinceau ( "l'incorporel pinceau") étale une encre noire ("appuie les longs partages")   qui s'épuise et qui témoigne de l'énergie du geste qui fut nécessaire pour l'accomplir (le "cruciforme jaillir").
 
Vous lire m'est un plaisir "apothéotique".
 
 
Michel Conrad



Je vous remercie beaucoup d'avoir ainsi ressenti le poème...

Les carreaux d'une fenêtre traversée par les moments du jour
autant de calligraphies de la profonde métamorphose
et en chaque déclin apparent
le germe jubilatoire d'un commencement
en chaque semblant de crépuscule
l'irrésistible atome préludant à l'aurore

Loup-de-lune

magnifiques

lambeaux étincelés

fulgurantes douleurs

pudiques

que l'amour du mot

sublime

 

me laissant

sciée

souffle suspendu

 

merci

et

 

encore

Je vous remercie beaucoup d'avoir si minutieusement et si humainement ressenti le poème...

Les carreaux d'une fenêtre traversée par les moments du jour
autant de calligraphies de la profonde métamorphose
et en chaque déclin apparent
le germe jubilatoire d'un commencement
en chaque semblant de crépuscule
l'irrésistible atome préludant à l'aurore

Votre écriture, si parfaitement dépouillée des superfluités, paraît souvent à mes yeux nourrie des exigences poétiques, peut-être même des âmes littéraires de la Chine et du Japon, alliances de concision et de quintessence... Écrire comme tracer, comme dessiner, comme peindre un caractère chinois qui peut être à lui seul tout un poème...

Le plaisir "apothéotique" est partagé...


Avec mon amitié admirative,

Loup-de-lune

Loup-de-lune,

 

 Oui, je n'osais vous écrire cela , mais puisque vous l'écrivez, j'ose  l'écrire  : je me sens souvent envahi des " âmes littéraires de la Chine et du Japon", comme le personnage d'un poème de ces pays, qui se noie, en voulant cueillir le reflet de la lune, à la surface de l'eau.

 

Michel Conrad

magnifiques
lambeaux étincelés
fulgurantes douleurs
pudiques
que l'amour du mot
sublime
 
me laissant
sciée
souffle suspendu
 
merci
et
 
encore


Grand merci de ces paroles si généreuses...

... Et cela est si lucidement dit, chère Aure... Oui, s'inscrire tout entière dans les mots polysémiques, magiciens, musiquants, et se laisser ex-primer au sein de leur transportant voyage...

Avec mon amitié,

Loup-de-lune

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