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La disparaissante

Posté par Loup-de-lune, 30 avril 2018 · 1 126 visite(s)

La disparaissante La disparaissante






du vaisselier qu'elle entrebâille
croît une ogive s'injectant de silhouette

lucarneau de la jeune vivante
sur la théière couleur de boucanée

arc et spirilles violaçant le charme
une fleur s'élonge au flanc du drageoir

de la pérenne absence des parfums
s'oignent les attentes magiciennes

avec le cordonnet d'ambre flué
quint de l'andante en promesse

elle passemente le geste de cueillir
pendant les flagrances d'une promenade de porcelaine

et pour le corps qui rompt avec l'annuité
pour le sang retourné au météore

parmi la sépia polysémique du reflet
elle épanche le paroxysme du congé



Loup-de-lune,

 

Votre quête du mot rare a un sens : ce sens est en rapport avec l'inépuisabilité : il n'est que de laisser planer l'incertitude qui nous éprend quant au sens d'un mot de votre texte, en retardant l'instant de saisir le dictionnaire , pour être saisis, soudain, de l'envie  de se laisser perdre dans un labyrinthe, un labyrinthe qui permettra à chaque relecture d'être différente, et cela sans fin. Le plaisir de l'incertitude ne se peut épuiser : c'est pourquoi aucune des lectures que nous ferons de ce  texte ne sera exhaustive.

 

Le titre même , "la disparaissante" nous met sur la voie d'une action qui ne se peut achever , car le gérondif indique une action en train de se dérouler, dont ni le début, ni la fin ne nous seront accessibles. Cette "disparaissante" se déplace dans un espace où quelques objets familiers, prosaïques,  nous tiennent lieu de rappels à la réalité: "vaisselier", "théière";, "drageoir"... Le "cordonnet d'ambre flué" nous permet de dire que nous assistons au rituel de la cérémonie du thé...

 

Cependant , tout s'achève dans une évanescence. Le mot "sépia" nous permet de supposer que toute la scène est une évocation d'une très ancienne photographie, comme le mot "congé" implique une disparition, qui demeure une action en train de se faire, en train de "s'épancher", comme le thé lui-même, par la magie de la photographie, semble se déverser  sans fin..

 

1/5/18

 

 

Michel Conrad

ce texte m'émeut
_il m'inquiète un peu aussi
 
la disparaissante
semble contempler
avec une acuité
de future absente
chaque objet aimé
 
il est vrai
que certains jours
rendent
_ une théière
affectueuse
 
j'aime l'attention portée
aux choses
aux mots choisis
avec élégance
 
que ce regard
aigu et tendre
perdure
longtemps

Loup-de-lune,
 
Votre quête du mot rare a un sens : ce sens est en rapport avec l'inépuisabilité : il n'est que de laisser planer l'incertitude qui nous éprend quant au sens d'un mot de votre texte, en retardant l'instant de saisir le dictionnaire , pour être saisis, soudain, de l'envie  de se laisser perdre dans un labyrinthe, un labyrinthe qui permettra à chaque relecture d'être différente, et cela sans fin. Le plaisir de l'incertitude ne se peut épuiser : c'est pourquoi aucune des lectures que nous ferons de ce  texte ne sera exhaustive.
 
Le titre même , "la disparaissante" nous met sur la voie d'une action qui ne se peut achever , car le gérondif indique une action en train de se dérouler, dont ni le début, ni la fin ne nous seront accessibles. Cette "disparaissante" se déplace dans un espace où quelques objets familiers, prosaïques,  nous tiennent lieu de rappels à la réalité: "vaisselier", "théière";, "drageoir"... Le "cordonnet d'ambre flué" nous permet de dire que nous assistons au rituel de la cérémonie du thé...
 
Cependant , tout s'achève dans une évanescence. Le mot "sépia" nous permet de supposer que toute la scène est une évocation d'une très ancienne photographie, comme le mot "congé" implique une disparition, qui demeure une action en train de se faire, en train de "s'épancher", comme le thé lui-même, par la magie de la photographie, semble se déverser  sans fin..
 
1/5/18
 
 
Michel Conrad



... le verbe "répondre" est proposé ici, dans son petit rectangle dérisoire, sur lequel il n'y aurait qu'à appuyer... Mais quelle réponse ?... quand le poème est la seule réponse, comme il est la question... quand le poème lui-même est la nouvelle question, et lui-même la nouvelle réponse...

... la disparaissante... par sa chair malingre et provisoire... tandis que dans le même temps paraissent les molécules lexicales du poème... mais point pour se fixer, pour adopter une forme péremptoire ou convenue, pour dessiner une figure définitive... bien plutôt, vivier des possibles, mouvantes, et libres de silhouetter chaque rencontre sensible...

Je vous remercie...

Loup-de-lune
ce texte m'émeut
_il m'inquiète un peu aussi
 
la disparaissante
semble contempler
avec une acuité
de future absente
chaque objet aimé
 
il est vrai
que certains jours
rendent
_ une théière
affectueuse
 
j'aime l'attention portée
aux choses
aux mots choisis
avec élégance
 
que ce regard
aigu et tendre
perdure
longtemps


... émotion et inquiétude... si lucide synthèse du poème... cordial merci d'être venue l'écrire !...

... inquiétude liée à la créature de chair disparaissante... émotion inhérente à l'embryon de mots, au poème qui naît, croît, se confie aux bienveillants passants... il est le reliquaire du regard que ravivera chaque regard atteignant à l'audace d'une sincère halte...

Avec mon amitié,

Loup-de-lune

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