
du vaisselier qu'elle entrebâille
croît une ogive s'injectant de silhouette
lucarneau de la jeune vivante
sur la théière couleur de boucanée
arc et spirilles violaçant le charme
une fleur s'élonge au flanc du drageoir
de la pérenne absence des parfums
s'oignent les attentes magiciennes
avec le cordonnet d'ambre flué
quint de l'andante en promesse
elle passemente le geste de cueillir
pendant les flagrances d'une promenade de porcelaine
et pour le corps qui rompt avec l'annuité
pour le sang retourné au météore
parmi la sépia polysémique du reflet
elle épanche le paroxysme du congé
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Loup-de-lune,
Votre quête du mot rare a un sens : ce sens est en rapport avec l'inépuisabilité : il n'est que de laisser planer l'incertitude qui nous éprend quant au sens d'un mot de votre texte, en retardant l'instant de saisir le dictionnaire , pour être saisis, soudain, de l'envie de se laisser perdre dans un labyrinthe, un labyrinthe qui permettra à chaque relecture d'être différente, et cela sans fin. Le plaisir de l'incertitude ne se peut épuiser : c'est pourquoi aucune des lectures que nous ferons de ce texte ne sera exhaustive.
Le titre même , "la disparaissante" nous met sur la voie d'une action qui ne se peut achever , car le gérondif indique une action en train de se dérouler, dont ni le début, ni la fin ne nous seront accessibles. Cette "disparaissante" se déplace dans un espace où quelques objets familiers, prosaïques, nous tiennent lieu de rappels à la réalité: "vaisselier", "théière";, "drageoir"... Le "cordonnet d'ambre flué" nous permet de dire que nous assistons au rituel de la cérémonie du thé...
Cependant , tout s'achève dans une évanescence. Le mot "sépia" nous permet de supposer que toute la scène est une évocation d'une très ancienne photographie, comme le mot "congé" implique une disparition, qui demeure une action en train de se faire, en train de "s'épancher", comme le thé lui-même, par la magie de la photographie, semble se déverser sans fin..
1/5/18
Michel Conrad