Aller au contenu





leukaima

Posté par Loup-de-lune, 06 septembre 2018 · 747 visite(s)

leukaima leukaima


Elle disait : « À quel moment de lucide et d'évidence, au filigrané de l'asthénique procès, ce nom de leukaima se lia-t-il à ma complexion, jusqu'à éteindre celui que m'avaient donné les êtres dont je naquis charnellement ?... Le moment, heureux paroxysme des inespoirs, de re-naître de poème... Voilà des racines grecques qui disent "briller" et "sang"... Le sang brille, le sang luit, le sang éclaire. À la lueur de ce carminé flambeau, les tableaux, les choses, les créatures dont je suis environnée, paraissent, non plus dans leurs bornes navrantes, mais au sein de la continuelle et kaléidoscopique Métamorphose du monde... Mon sang ainsi allumé de cercler le temps en l'instant plus dense, les révèle à leurs essences poétiques, et, parent de lune, claire pour elles le langage de ce qui se dé-range... Je suis la jeune leucémique des lisières, dont l'allure odysséenne et frêle tantôt se coule dans le rêve tantôt repasse le linéament du réel... la jeune érythrophore des confins, la féale étymologie des crépuscules, qu'intégralement la mort est impuissante à com-prendre et que la vie échoue à con-cerner entièrement... »



Elle aurait dit encore : « J'ignore à quel moment la maladie survint, et l'oubli atteint à l'innéité. Elle est depuis toujours cette présence étoilante en mes vaisseaux. Elle ne prétend pas à la force de m'éteindre, et je n'en infère nul sentiment de révolte, nulle instillation d'amertume... Dense adolescence de l'instant dilatoire !... Elle entraîne et l'oeil et l'esprit dans ses kaléidoscopes, me laissant doublement voir quelques-uns de ces féeriques décèlements, irrigatrices apocalypses, dont s'étalonne et s'ajoure cette précise existence. Les repères et les connaissances se défont et se recomposent, pour la surgie des bêtes mystérieuses... Leur couleur de sang qu'un guet de nacre va ravissant... »



encore cette ardeur d'écarter les voilages
légèrement se courbent les bouquets de plis
le grand arbre qui ramifie la fenêtre
encre les intermittences du ciel
des gouttes sinuent sur le bleu tigré
l'orangé fulgure parmi le sfumato des montagnes
l'éphémère s'enchâsse dans la sérénité des souffles
double de l'horizon le pourpre des ailes s'éploie
l'envisagement larme en poudre de cristal
décisif l'envol découpe le soir
et affole la métamorphose des fumées radieuses



J'ai enfin pu lire

ces textes

qui me laissent

 

comme   un éblouissement

de cendres

vives

 

une émotion

indescriptible

 

      à tel point

 

qu'il me semblerait obscène

de commenter davantage

 

merci pour cette grâce

obstinée

Loup de lune

J'ai enfin pu lire
ces textes
qui me laissent
 
comme   un éblouissement
de cendres
vives
 
une émotion
indescriptible
 
      à tel point
 
qu'il me semblerait obscène
de commenter davantage
 
merci pour cette grâce
obstinée
Loup de lune



... la parole d’Aure
puissante et discrète
ténuité et infini du rayon
car seule la lumière
embrasse en laissant libre

... ma gratitude,

Loup-de-lune

Ma photo