Aller au contenu





Fenêtre d’immaculation

Posté par Loup-de-lune, 26 septembre 2018 · 1 087 visite(s)

Fenêtre d'immaculation



équerre d'abondance

des traits se croisent

à l'inassouvissement du voir

frères de sombre et de safran

sereins débords de luminaires

sur la vitre insomnieuse



le bleuir qu'on parcelle

mais nulle anachorétique aventure

pour s'essentialiser d'un pareil lot



les verticales assénées et les sols

les ramures et les silhouettes monotonisées

l'alphabet des rabâcheuses santés

se récréent dans la surprise de la blanche issue



murmure-moi psyché leucémique

ton oracle d'osséine !





Il y aurait le passage

du verre déréel

et fluer en linges épars

atteignant aux lendemains



pagailleuse aorte de neige

achiffrante aiguadière d'une radieuse liqueur

à travers le silence d'hôpital



Loup-de-lune,

 

Vous faites, avec les mots, ce travail d'orpailleur qui est le rêve de tout  poète. Vos mots tracés  creusent des galeries,  mettent au grand jour des puits. C'est tout le sens de cette "fenêtre d'immaculation" , où la lumière, la blancheur  sont  les plus pures qui soient. Le champ sémantique de la blancheur traverse votre texte comme une lumière de printemps, toutes fenêtres ouvertes, cette blancheur même à laquelle nous renvoie l'étymologie du mot "leucémie" :  gr. λ ε υ κ ο ́ ς « blanc » et α ι ̃ μ α « sang ».

 

Aux "luminaires" dont les "débords" sont "sereins", s'ajoute la vitre "insomnieuse", ce qui sous-entend encore qu'une lueur la traverse... La "blanche issue "  est une "surprise " qui empêche de sortir de cette blancheur. La "psyché" implique cette lumière que renvoie tout miroir, c'est en cela qu'elle peut être qualifiée de "leucémique", et son seul "oracle" est marqué du sceau de la blancheur, dont on ne peut que supposer qu'elle caractérise "l'osséine". Les "linges épars" sont supposés être blancs, comme  "l'aorte de neige" et , sans doute,  la "radieuse liqueur" que contient "l'aiguadière". La notation finale ("le silence d'hôpital") efface tout bruit, et cette absence de bruit est une forme de "blancheur", dans le domaine sonore.

 

Michel Conrad

Loup-de-lune,
 
Vous faites, avec les mots, ce travail d'orpailleur qui est le rêve de tout  poète. Vos mots tracés  creusent des galeries,  mettent au grand jour des puits. C'est tout le sens de cette "fenêtre d'immaculation" , où la lumière, la blancheur  sont  les plus pures qui soient. Le champ sémantique de la blancheur traverse votre texte comme une lumière de printemps, toutes fenêtres ouvertes, cette blancheur même à laquelle nous renvoie l'étymologie du mot "leucémie" :  gr. λ ε υ κ ο ́ ς « blanc » et α ι ̃ μ α « sang ».
 
Aux "luminaires" dont les "débords" sont "sereins", s'ajoute la vitre "insomnieuse", ce qui sous-entend encore qu'une lueur la traverse... La "blanche issue "  est une "surprise " qui empêche de sortir de cette blancheur. La "psyché" implique cette lumière que renvoie tout miroir, c'est en cela qu'elle peut être qualifiée de "leucémique", et son seul "oracle" est marqué du sceau de la blancheur, dont on ne peut que supposer qu'elle caractérise "l'osséine". Les "linges épars" sont supposés être blancs, comme  "l'aorte de neige" et , sans doute,  la "radieuse liqueur" que contient "l'aiguadière". La notation finale ("le silence d'hôpital") efface tout bruit, et cette absence de bruit est une forme de "blancheur", dans le domaine sonore.
 
Michel Conrad



... je vous remercie d’être ainsi venu saluer la protagoniste de cette aventure d’écriture... elle se sera faite un peu moins suggestive dans les textes du 6 septembre dernier...

... l’étymologie l'entraîne dans la continuelle Métamorphose... formes et sens des mots se transforment sans cesse, mais pour plus clairement, pour plus lucidement convoyer les énergies... vers la source !

... combien il est fascinant de méditer ce mot de « leucémie »!... Certes non pas seulement le très prosaïquement médical « sang blanc » c’est-à-dire « la patiente victoire des leucocytes sur les érythrocytes », mais « sang-flambeau », « sang-lumière », puisque « leukos » repose sur une très (très) ancienne racine indo-européenne signifiant « briller » et qui est à l’origine de « luire », de « lumière », de « lucide » et « élucider », de « lune », littéralement « la lumineuse » soit « *leuk-s-na » si proche, si photaimante soeur de « leuk-aima »...

... et voilà la protagoniste de cette escapade en poésie qui se demande si, à la lueur du si précaire, du si fragile et de la maladie, ce ne sont pas en réalité d’anfractueuses et matoises sombreurs que voudraient soleiller les mornes santés...


Loup-de-lune

l'évasion

au sein de la prison

sur l'aile du beau

impertinent

et doux

 

> dignétaiement

l'évasion
au sein de la prison
sur l'aile du beau
impertinent
et doux
 
> dignétaiement



... grand merci, Aure, chère visiteuse...
d’exprimer si gracieusement
l’essentiel paradoxe
la vitale espièglerie...

rien n’est plus propice
à notre pouvoir de merveille
que ce qui nous cerne

chambre imagière
à la lueur du sang-flambeau...


Cordialement,

Loup-de-lune

Ma photo