Les Symphonies de Bruckner
Dikardia
fulgurent des paraphes sur l'enclos déclive
un tel desserrement
du poing pour doigter dans l'embellie
en pénédisparue
cette glisse à travers l'ostracisme
de craie où déjaunent où débleuent
les nombres les valences
ligne renégate au pourtour
jusqu'à la dernière onde de l'acouphène
exsanguine l'artificiel le tourillon talismanique
ses éclairs de loriot distrayant le coupeur
quotidienne confidence emmy l'arcure
de la rompue passante du mystère
les vieux défilements au roui des passe-luire
ourlent l'esplanade musicienne
et jaillies empoussiéreresses à l'albe Dikardia bondissante
des secondes turbides consument l'épilogue des cris amoebées
en exaucement où la gaze élève le labour
puisque désormais transformer s'innocence de l'appétogresque
à la cymbale à la harpe
à leur industrie accapareuse
cette amnistie des coups des arpèges qui s'égrainent
pour réjouir de la récolte
à même le climax de la semaille
Dikardia
fulgurent des paraphes sur l'enclos déclive
un tel desserrement
du poing pour doigter dans l'embellie
en pénédisparue
cette glisse à travers l'ostracisme
de craie où déjaunent où débleuent
les nombres les valences
ligne renégate au pourtour
jusqu'à la dernière onde de l'acouphène
exsanguine l'artificiel le tourillon talismanique
ses éclairs de loriot distrayant le coupeur
quotidienne confidence emmy l'arcure
de la rompue passante du mystère
les vieux défilements au roui des passe-luire
ourlent l'esplanade musicienne
et jaillies empoussiéreresses à l'albe Dikardia bondissante
des secondes turbides consument l'épilogue des cris amoebées
en exaucement où la gaze élève le labour
puisque désormais transformer s'innocence de l'appétogresque
à la cymbale à la harpe
à leur industrie accapareuse
cette amnistie des coups des arpèges qui s'égrainent
pour réjouir de la récolte
à même le climax de la semaille
- En hoir de Loup-de-lune aime ceci
Loup-de-lune
" Mais quelle musique, que celle de vos mots, Bizheng . . … La lecture et l'étude des (...) textes m'ont grandement ravie ; alors je me suis permis d'en exploiter la fibre linguistique _qui m'est si chère, et qui me semblait s'y prêter tout particulièrement
Pour accéder aux textes, l'usage du dictionnaire m'a été indispensable. Le registre de langue est celui de l'érudition, c'est-à-dire tantôt a) inhabituel / inusité (falibourde fulgorer forjeter satrape ruption égailler), tantôt
Mais ce n'est pas tout. Votre entreprise est également celle de la reconstruction des corps naufragés tant ils sont démolis et ce, par la création de mots nouveaux via trois types de procédés : a/ la composition (souvent à partir de racines savantes : alborient violonaorte arômaurore cuivréclair ptérocalle euterpécardie myriabole cirropâquis(j'adore !) myriodérivant etc.), b/ la conversion (déviation morphologique visant à obtenir un mot nouveau dans une catégorie syntaxique différente, laquelle ne correspond pas forcément à des règles de conversion actuellement productive en français (quoique...) : le flamboi / l'emplir - origamier / oncialer – encliner et enfin c/ l'affixation (préfixale : s'éfaufiler engouacher – ou suffixale : avérément navrance consumance éparpillage - ou les deux : évidage). Étant donné la régression du latin et du grec dans l'invention des mots depuis 1980 (le français a désormais recours à des emprunts ou des calques de l'anglais), vous décidez donc d'inverser la tendance, quelle belle audace !
. . .. + un ou deux hapax (mais je peux me tromper)
>>> c'est le « vivier nouveau très novateur » façon Bizheng, sorte de cadavre exquis du mot lui-même ressuscité sur racine savante. Et qu'importe si le lecteur se sentira de prime abord déstabilisé jusqu'à perdre pied : ce puissant déblocage / élargissement du champ lexical permet une accession en territoire inconnu.. . et qu'est-il de plus fascinant que le surgissement de l'inexistant sous nos yeux, sachant qu'il s'agit-là de votre quête première ?
L'on remarquera enfin que l'adjectif est souvent sciemment placé avant le nom
Bizheng, en recourant à des choix lexicaux extrêmes qui ne transigent à aucun moment, l'ensemble des (...) textes :
1/ tend vers une rupture avec vos précédents écrits (bien que la continuité soit certaine) en portant désormais votre irréductibilité à son paroxysme. Les Symphonies deviennent ainsi votre estampe, votre marque de fabrique
2/ déploie un hermétisme évocateur d'un désordre, précisément pour mieux lever l'ordre nouveau de l'inconnu. Je pense ici à Mallarmé dans Un coup de dé jamais n'abolira le hasard
3/ le pathos, inexistant, est à son degré zéro et permet au lecteur l'appropriation des textes ; vous vous en doutez : ce choix est un style pour lequel j'adhère pleinement
4/ débloque de très belles images
Le beau s'essayant à quelque nouveau marqueur
***
luire a transmué la falibourde des sémacèles
en cet iris se paradisant de son hiatus
le testament caroliné par la défiance
emmantelle la rotation de la vitrine saoule
(Leukaima I)
tous les cerbères de mélanérythrie
ont vassalisé leurs bris à son pas qui pétille
Lysinia ne mortifie plus son volcan digital
c'est qu'à nouveau il sait origamier
(Lysinia)
ses cheveux longs en autan
contrepointent de jais le rubato des flammes
(Pyrophilia)
renversée jusqu'à la trouvaille
une ampoule dégorge dans l'angle
ces épanchements d'ombre
avec ces rus de mauve laine
(La nuit guérisseuse)
pour arquer sa balustrade
un balcon
provoque le bleu marine
ravissent
les oiseaux voilagés qui neigeaient leur essor
(Le sagittaire féerique)
***
Bizheng, je salue sincèrement l'audace de votre série. Il se peut que l'usage soutenu de termes savants entrave l'accession spontanée du texte (pour certains lecteurs). Néanmoins, vos choix sont affirmés, assumés, d'avant-garde. Par ailleurs, le plus noble matériau étant pour moi celui des contrastes, j'aime que Le sagittaire féerique se fasse _oasis. . … D'une manière générale, j'ai aimé l'apnée des abîmes dans lesquels je suis devenue paysage et me dis qu'il serait passionnant d'en réaliser une interprétation picturale / sculpturale _si vous connaissez des artistes ou plasticiens près de chez vous "
boetiane