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Une saison en poème afin que soit rejointe Mademoiselle LIN : 51/66 La poétique du Café de la Gare

Posté par Loup-de-lune, 08 septembre 2019 · 643 visite(s)

La poétique du Café de la Gare



ainsi multiplicateur des contre-lumières 
le verre qui a quadrillé le comptoir 
étoile sa contention réceptive 


la variochimère 

du rubis
de la chlorode
de l'oréocyanée
sergentes planétoïdes et arlequin
afin que le mur fût compromis
l'angle mué en vitaille 
le cristallin fait parangon des myriocentèses

ira évacuant ses langueurs 


S'allume
une animale colonne 

vaporeux billard dont l'entrebâillure
résèque le dardement vert

et des globes sans origines
roulent leurs prégnances-bolides et
tout nombre lové jusqu'au foetus de l'abaque
ricochent du côté des amauroses qui terminent

dans l'éruptive raucité
des silhouettes lacuneuses
comme une cosmogonie
d'écho
en écho 
aura dégermé son progrès



" (...) l'homme expulsé de l'enclos protecteur de l'enfance désire entrer dans le monde, mais en même temps, parce qu'il en a peur, il façonne à partir de ses propres vers un monde artificiel et de remplacement. Il fait tourner ses poèmes autour de lui comme les planètes autour du soleil ; il devient le centre d'un petit univers où rien n'est étranger, où il se sent chez soi comme l'enfant à l'intérieur de la mère, car ici tout est façonné dans la seule substance de son âme. Ici, il peut accomplir tout ce qui est si difficile dehors ; ici il peut, comme l'étudiant Wolker, marcher avec la foule des prolétaires pour faire la révolution, et, comme le puceau Rimbaud, fouetter ses petites amoureuses, parce que cette foule et ces amoureuses ne sont pas façonnées dans la substance hostile d'un monde étranger mais dans la substance de ses propres rêves, ils sont donc lui-même et ne rompent pas l'unité de l'univers qu'il s'est pour lui-même construit.
Vous connaissez peut-être le beau poème de Jiri Orten sur l'enfant qui était heureux à l'intérieur du corps maternel et qui ressent sa naissance comme une mort atroce, une mort pleine de lumière et de visages effrayants, et qui veut retourner en arrière, en arrière au-dedans de sa mère, en arrière dans le très doux parfum. "

Milan Kundera, La vie est ailleurs
" Tu crois peut-être qu'une image fantastique que tu as mise dans ton poème est le résultat d'un raisonnement ? Pas du tout : elle t'est tombée dessus ; d'un seul coup ; sans que tu t'y attendes ; l'auteur de cette image, ce n'est pas toi, mais plutôt quelqu'un en toi, quelqu'un qui écrit ton poème en toi. Et ce quelqu'un qui écrit ton poème, c'est le flux tout-puissant de l'inconscient qui passe par chacun de nous; ce n'est pas ton mérite si ce courant dans lequel nous sommes tous égaux a choisi de faire de toi son violon. "

Milan Kundera, La vie est ailleurs

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