
Vingt-quatre vivifiques rencontres en poèmes : 13-24 / par Loup-de-lune
🔶
Coda
or l'ayant déligotée de sa mémoire
ce trajet en pâmoison
qui participait d'une poudre de harpe
son cerceau d'hématies
s'étrangeant de la diastole
gagnait le lutin des ponants
par la collusion des souffles
son fatum palimpseste
était disséminé
la surséance
immanente à l'intègre azur
blanchoyait d'une ouatine musicienne
or parmi l'évanouissante portée
cette note inconsolablement inchoative
qui lunait comme un filigrane
sur des mains décorporées
☯
Alcools
chrysolithe ambre rubis
alcools en livrées
oiseleurs des rayons ultimes
vagabondés dans la chambre
puis boire comme un ailleurs obombre l'étoile
gemmes et chagrins
fantômes et lueurs
ont kaléidoscopé le sang
un flambeau de corail
que tigre un appel d'ivoire
brûle l'obscur
espaceur des destins constellés par le ciel
𝔸𝕧𝕖𝕔 𝑀𝑎𝑟𝑖𝑎𝑚 𝐵𝑜𝑢𝑎𝑜𝑢𝑑
☯︎
Prestidigitatrices
le vivier du mouvoir
dérive les pâtures
ses sèves négatives
épuisent les obliques
à ce point miroitante la lisière
ravive les prémices
parmi le mordoré viridivore
la relique des chevaux blanchoie
astral vulnéraire au bris de la ramure
la clef se dépoche dans la halte déclive
à l'issue du sinueux
aéricole mirance des aubiers
la décision coïncide avec le recouvrement
puisque ravir jumelle perdre
aussi la promeneuse pharamineusement escapadée
jusqu'aux posologies caduques
contemple le lent enroulement
où viendra saillir la veinure affranchie des fluences
𝔸𝕧𝕖𝕔 𝐷𝑒𝑛𝑒𝑏 𝑀𝑎𝑟𝑠
🏹
Coloquinte
la tantalienne liqueur du ponant
où Cynthia silhouette son émaciement
le presque infus ourle la minute séditieuse
y teindre
le fruit qui déborde le cueillir
est-ce s'évanouir
ou s'augmenter de la nuit volcanant un lever ?
vers la borne
convergent les axiomes d'éclater
et profuse la pulpe supplée l'aube
la toxicophore humilie le prodrome des coupoles
son repos que parfait la rupture
a désankylosé l'inespoir
et leur concert tresse l'impasse du sang
un ru murmureur de reflets
se résout en l'antienne de l'effusion
des morosités les plus féales
chaque trait chaque héliophobe rame
son envisagement les épointe
les portera cette contenance
qu'obscurcicolore la rebuffade du décor
et d'aussi populeusement s'aiguiser et se brandir
se désheure l'adversaire goniorragique
devant l'imminence de l'archère des rancoeurs
☯︎
La disparaissante
du vaisselier qu'elle entrebâille
croît une ogive s'injectant de silhouette
lucarneau de la jeune vivante
sur la théière couleur de boucanée
arc et spirilles violaçant le charme
une fleur s'élonge au flanc du drageoir
de la pérenne absence des parfums
s'oignent les attentes magiciennes
avec le cordonnet d'ambre flué
quint de l'andante en promesse
elle passemente le geste de cueillir
pendant les flagrances d'une promenade de porcelaine
et pour le corps qui rompt avec l'annuité
pour le sang retourné au météore
parmi la sépia polysémique du reflet
elle épanche le paroxysme du congé
𝔸𝕧𝕖𝕔 𝑅𝑖𝑐ℎ𝑎𝑟𝑑𝑇𝑟𝑖
💮
Les proies transparentes
sur la toile
scintilla la rosée
en même temps que ma larme
en même temps que l'aile
de cette leucanie
✰
Soir d'hiver
la flambe d'un mouchoir
fanal chiffonné
au confus du raidillon
arcure de la lenteur
une fumée cyanosée
la périssoire des lointains
son demi-moment de rivage orange
pour le rose alangui
l'épilogue du soufre
nimbant l'émaciation des mauves
et les sylphes d'un frisson d'encre
sur les bois sommeilleux
débarcadère des étoiles
☯︎
Dissolution
ce soir enfin
sur la natte de la mélancolie
mes yeux se reposent
dans la patiente contemplation
de l'orangé lointain du temple
sa braise survivante
posée délicatement
au bas du versant noir
alors en plein coeur ou dans l'esprit
je ne sais
cette révélation que la lumière suffit aux choses
que l'édifice n'a plus sa pierre équarrie
que mon regard n'a plus sa chair humide
un lent geste de nuage mauve
essuie soudain la lune
comme une dernière larme d'ivoire
𝔸𝕧𝕖𝕔 𝐶𝑎𝑟𝑙𝑎
🧚♀️
Insurrection
Ainsi
au bord des adverses vitesses
où les hommes inconnaissables
épousent le passage
assise
sous l'oriflamme de la cime décidue
résolument joindre son regard
à l'indatable tour
pendant qu'elle exhorte l'horizon
toute ruisselante de la lumière coloriste
et recéleuse
à l'aine du ciel qu'elle a percée
🔸🔻🔸
La délivrance exhaustive
fractions d'ocre
la naïveté de leur semis caliciforme
sur la serpentueuse sente où l'errance s'envenimait
opulentes enfin les enfuies d'azur
grivelées du serment de l'orage
adret en pâture
cerf-volant
des indéfinités
des bêtes
des verts
et des pierres passées à leurs échos de nacre
puisqu'aussi rouge de tenir
le poing du dernier enfant thésauriseur
a
été
brisé
༄
Fumées
ces laines radieuses
continûment
volcanisent les faîtages
votives
leurs métamorphoses
en faveur
du rouet
et sur le fil immaculé
toute ruisselière
de l'impasse de cochenille
alaire formule
je franchis le fugace
☯︎
Dissolution
Voie
des neiges scintillées
l'empreinte
s'atomise
le geste vaste et pastel
égrappe le sang
nuagées de l'expir
les moelles s'évadent
cendre en prière
parmi les parfums votifs
reposer enfin
dans l'urne du clair
𝔸𝕧𝕖𝕔 𝑂𝑝ℎé𝑙𝑖𝑒
☯︎
Lumière et soif
rayonna l'agrume
sous le gouttellement de la lame
et les lumières erratiques
et les reflets orphelins
se réunirent en le nectar
il s'évasait au bord de la table
concilié un temps encore
avec la rumeur du verre
sa franchise de flambeau
et le clair-obscur de mon sang
obvièrent à la promiscuité
pour tout le charme d'une demande :
que deviendra cette soif ?
quand la fenêtre eut un cri de corolle
son rose héritait
il s'allumait par degrés
bouleverseur de sa définition
et buvant les vanités du soir
mais soufflé
par l'alliance des heures et des sombres
il se lova déjà sous les patiences d'aurores
pendant qu'éparse dans le carrellement des alentours
fraîchissait une orangeade ambrée
pour le vivier des silhouettes
et l'adolescence des solitudes
𝔸𝕧𝕖𝕔 𝑃𝑎𝑝𝑎𝑣𝑒𝑟
🪁
Poète
calligramme
ondoyant
des oiseaux
puis les toits
après un instant de houle aliforme
reçoivent
l'encre restituée
je sais des regards taillés
qui s'y trempent
pour le tracé
des voies neuves
au verso de l'hiver
☯︎
Stymphale
Et de ta première distance tu connais l'exténuation vérace
tes lignes sans viatique portaient la gamme d'un dieu
les étamines de la nuit ressourçaient le pollen de ton nom
il n'y aurait à se relever qu'à la clameur de la combinaison neuve
dans sa précision graduelle un chant t'ouvrit les yeux
sa mélancolie te restitua la saillie des os
bas, le convoi dodelinait de toute sa joaillerie de flambeaux
alors foudre d'encres ces ailes éployées
alors ce borée des cris, à saisir ton baptême des confins
et ces éclats de marécage absorbant la panique constellée
À la lueur qui survit paraît un monstre assouvi
𝔸𝕧𝕖𝕔 𝐶𝑙𝑒𝑚𝑜𝑢𝑐ℎ𝑘𝑎
💠
Cathédrale
radiaux
et déictiques bras
ailes éployées
un ange
étoile malitorne
a guidé les magnificences
que des reflets cannellent
à même l'oubliance des prosternations
et rien ne sait plus brûler
hors l'ogive élancée du tréfonds
qui va détroussant la cendre
les couleurs des vitraux
se sont lovées
dans la flamme de mon démasquement
à sa pointe d'adolescent soleil
la fugacité
éfaufile sa seconde flâneuse
✨
Rhomboèdre
Lente avec la proie sélène diagonalait une louve
l'incandescence qui la revêtait jusqu'à l'haleine calme
passait le navrant dévorement
seule l'invention de la nuit eût signifié l'échancrure
Quand floconne le dernier butin de minutes
la métamorphose disgracie les horloges
revenues au cocon où le pleur atermoie
enfin les estampes à vau-l'eau se menuisent
Bien que dans les bleus et les verts concomitants
se noie par degré la transparence
coaliseur en retranche l'oculaire cause
le bain d'un luminaire parmi les hippocampes
Pour fins de vasques se sont perpétrés les angles
persiflé l'almanach jaillissent leurs floralies
et même si la sentence muette corrobore l'entrelacs
les pétales énumèrent la diaphanité des pardons
En le florilège de ses ruisselis la lucarne
où des pluies miraient le jeûne des vaisseaux se résume
la dolence au nacarat de ses confins
l'épanouit en scrupuleuses corolles
À déruiner le remuement des merlons
impuissant malgré tout un ciel
un chevaleresque vent s'exile au losange
et meurt à l'éploiement du pavillon châtelé
🌌
Un soir en griserie
ces luminaires mis en défiance
par leur thèse de sources
le long d'un trottoir enclin au nocher
l'alternance du bistre avec le safran
pour les arbres-cerfs eschatologues
le fugitif hapax
d'une cochenille géminée
d'infinis atterrissages de roseur
de soufre et de bleuissure
la hauteur venue à la révérence incise
le nomadisme d'un faisceau
dans un sortilège interstitiel
impropice aux révèlements avachis
un tambour galactique
détraque ses jaillies de globes
une vacillante silhouette à mi-voix
dissémine l'alphabet limbique
sur le fabuleux des lendemains
🩸
Assouvie
à demeurer ce qui délibère
longtemps étourdit le faisceau
linéaments de paucité
au bas d'une inclinaison vague
lorsqu'un sang miraculé
élit les minutes poètes
voile à la lucarne
l'aube de neige
concède un bleuissant défaire
d'un verre le rose allumement
apothéose l'inemploi
dans sa flammerole cueillie
un fruit brûle la nourriture
et sur la courtepointe
où le florilège en chagrin
retourne au germe
des éléphants satinés
troubadourent ce relais
d'ors et de verts rassasiants
☯︎
La fenêtre du guérir
un geste
encore
à la crête du sang
maléficiante affirmation
et s'éteignirent les couleurs tissues
qui mentaient par tant d'oiseaux
évanouisseurs de vitre
avant les vespérales prémices
sur les rayons naïfs en leur délai de charmille
le demeurant de la pluie
suspend un penser de transparence
au rose pâle du pétale
un diamant traverse
astral payeur du dilatoire
de la chute
Cette soif nouvelle
donne au recueillir
une forme d'oeil sans le périssable
céladons et pourpres obombrés
une frondeuse bouquetière
avec un infime de lampe
déploie le papier cristal de la nuit
où se délient et s'éthérisent les corolles
𝔸𝕧𝕖𝕔 𝐴𝑢𝑟𝑒
♡︎
leukaima
Elle disait : « À quel moment de lucide et d'évidence, au filigrané de l'asthénique procès, ce nom de leukaima se lia-t-il à ma complexion, jusqu'à éteindre celui que m'avaient donné les êtres dont je naquis charnellement ?... Le moment, heureux paroxysme des inespoirs, de re-naître de poème... Voilà des racines grecques qui disent "briller" et "sang"... Le sang brille, le sang luit, le sang éclaire. À la lueur de ce carminé flambeau, les tableaux, les choses, les créatures dont je suis environnée, paraissent, non plus dans leurs bornes navrantes, mais au sein de la continuelle et kaléidoscopique Métamorphose du monde... Mon sang ainsi allumé de cercler le temps en l'instant plus dense, les révèle à leurs essences poétiques, et, parent de lune, claire pour elles le langage de ce qui se dé-range... Je suis la jeune leucémique des lisières, dont l'allure odysséenne et frêle tantôt se coule dans le rêve tantôt repasse le linéament du réel... la jeune érythrophore des confins, la féale étymologie des crépuscules, qu'intégralement la mort est impuissante à com-prendre et que la vie échoue à con-cerner entièrement... »
Elle aurait dit encore : « J'ignore à quel moment la maladie survint, et l'oubli atteint à l'innéité. Elle est depuis toujours cette présence étoilante en mes vaisseaux. Elle ne prétend pas à la force de m'éteindre, et je n'en infère nul sentiment de révolte, nulle instillation d'amertume... Dense adolescence de l'instant dilatoire !... Elle entraîne et l'oeil et l'esprit dans ses kaléidoscopes, me laissant doublement voir quelques-uns de ces féeriques décèlements, irrigatrices apocalypses, dont s'étalonne et s'ajoure cette précise existence. Les repères et les connaissances se défont et se recomposent, pour la surgie des bêtes mystérieuses... Leur couleur de sang qu'un guet de nacre va ravissant... »
encore cette ardeur d'écarter les voilages
légèrement se courbent les bouquets de plis
le grand arbre qui ramifie la fenêtre
encre les intermittences du ciel
des gouttes sinuent sur le bleu tigré
l'orangé fulgure parmi le sfumato des montagnes
l'éphémère s'enchâsse dans la sérénité des souffles
double de l'horizon le pourpre des ailes s'éploie
l'envisagement larme en poudre de cristal
décisif l'envol découpe le soir
et affole la métamorphose des fumées radieuses
🩸
Fenêtre d'immaculation
équerre d'abondance
des traits se croisent
à l'inassouvissement du voir
frères de sombre et de safran
sereins débords de luminaires
sur la vitre insomnieuse
le bleuir qu'on parcelle
mais nulle anachorétique aventure
pour s'essentialiser d'un pareil lot
les verticales assénées et les sols
les ramures et les silhouettes monotonisées
l'alphabet des rabâcheuses santés
se récréent dans la surprise de la blanche issue
murmure-moi psyché leucémique
ton oracle d'osséine !
Il y aurait le passage
du verre déréel
et fluer en linges épars
atteignant aux lendemains
pagailleuse aorte de neige
achiffrante aiguadière d'une radieuse liqueur
à travers le silence d'hôpital
✨
Le Tao leucémique
ses linges
des vêprées recrudescentes
vont fleurant l'achronie et le mètre torpide
un rire
transcharnel
leur octroie quelque altesse
leur tomber les éploie
ravisseurs en diaphane rouge de tout luminaire
paysage la hurlière
par-delà l'acrimonie des angles
ô lisières
que s'audacent vos kaléidophanies
où faire louve filante la confluence d'hôpital !
sa voie
anfractueuse passée de l'incandescence élective
au congé-racine qui tient toutes les salves d'inconnu
le reflet donne fée son quatre-feuilles de secondes
vont merveillant en leur conflagration nulle
révolte comme tristesse
lés et baux
☯︎
Traversante
avec l'ombreuse étoffe qui divise
la béance de l'épicerie
bombe le rose
mystifiant le degré de l'effaçure
la robuste mémoire
confirme sa carène
et l'houache staminée
des corolles
enfuies de la cueillaison argonautique
muent le naufrage en jardin
entre les colonnes du pavillon
la quintessence de l'escale
grâce au rosier s'ogivant
et l'île déborde le fugace et le récrée
de turbides débits
embouent et ambrent l'inépuisable de la mer
et cette passation d'inconnus au marbre noir
cette proue calligraphe afin que ton nom se dore
qu'y pourra l'ancre pétrée
qu'ayant ouvré la symétrie des rugisseurs
perla le rite éploré ?...
si des mains étoiles
les surmontent encore de leurs bouquets hissés
dans la risée viride d'outre-chair
𝔸𝕧𝕖𝕔 𝑊𝑎𝑘𝑜𝑑𝑎
♡︎
Segment
elle allait s'enquérant
d'une distance encline au vertige nouveau
le rouge malingre des instants accrus
instillait un train parmi les écorces stridentes
afin que s'élongeât la surgie du voyage
la fonte des blancheurs ubiques
fait miroiter le raidillon
de leurs vols jumeaux
le coupent deux jais ravisseurs
et du larcin qui les brinquebale
phosphore le lointain
elle s'étonne que sa plume cardiaque
ignore le pouvoir des ailes acolytes
or serti dans le figement le nocturne des yeux
s'attache à l'éclair tout à coup dépris
sa diffluence de tuile et d'ardoise
de mordoré limbique et de fauve
son effarée ruisselure
qui va radiant le jour sur la baie d'hôpital
🩸
Transfusionnelle
quelle couleur à ses prémices
par intervalles de fuseaux l'ombre sentinelle
et du cadre qui s'atermine
les leucémiants côtés vont desservant le pinceau
lorsqu'en cette garance s'évanouit la prime contenance
la paupière archive l'ordalie cendreuse du songe
désheurée la braise scinde l'adolescence de l'angle
si luisamment recevoir dévanille le pouls
un sang déborde la passée de l'aube
pour que la main de voile se parfasse encore
qui décache les venelles
revenues au vitré vanesses comme musiques
✨
Maladie magicienne
la poignée
en dépit de son brandissement lacté
dissoute
dans l'ombre téméraire
une liqueur de bleu diaphane
emplit les carreaux
ramures du reverdir orpailleur
ivresse des dehors
et ne demeure au verre
que le malingre embuement
de la désenchanteresse
qu'un vieux noir de cadre
ses lignes se croisant
ses angles démultipliés
pour sa prétention au terme
puisqu'il arrive que le vent
et la pause de l'oiseau de moire
concernent le tamaya
qui visite l'aquarelle
et qu'arque la sanguine
prestidigitatrice détresse
et la transparence est ce va-et-vient
d'un sentiment de ciel
☯︎
Pansements d'aube
des lignes noires
pour tigrer l'ajour
entre deux limbiques colonnes
de safran pâlissant
l'arbre rêveur de l'arbre
sur l'adolescent bleuir
gorgé de l'encre des magnifiques
l'incorporel pinceau
appuie les longs partages
et un fauve se sera coulé
dans son cruciforme jaillir
aux mains cacochymes
des réveils étonnés
la grâce de recueillir
les carrellements de la métamorphose
pour la blessure des combles
les destinations qui mortaisent
pour la plaie apothéotique
et les morts d'oubliance et de marbre
𝔸𝕧𝕖𝕔 b𝐨ētiane
𑁍
Plénitude
à la lame
du jour
un éclat
d'oiseau
épouse
ma lacune
💮
Charme
aiguière en voyage
sa transparence mauve
et déjà syncopé le porte-fadeurs
avec l'arbitraire de la tablette
qui eût gardé contre le bris
une eau reste au boire
autant qu'au ravir
du défilement s'alentissant la moire
tantôt irise tantôt platine
l'étique ovale tremblé qui la surfac
🌸
Fragilités
Poids de la pluie noire
sur les panonceaux
la hautainerie de leurs mots-luminaires
a ployé
prodigieuses
des enjambées
franches de toute blandice
vont alors exilant
de la ville vénale
les démesures qui
dans le battage de l'outre-coeur
avaient contrefait des dieux
🩸
La jeune cancéreuse au lavabo
Depuis ce matin
le savon est un coeur rouge
Et les mains à laver
iront inéluctablement le perdant
Sur la blanche soucoupe sonore
où la jeune femme le repose
il commence de saigner
Grisée par le parfum nouveau
de longtemps elle songera
devant l'ovale d'un miroir
dont le reflet l'interdit
De ce coeur quelles seront
et la taille et la métamorphose
quand après quelques matins encore
par-delà quelques sursitaires fraîcheurs
venues aux poignets minimes
le rythme
qu'au fond d'elle il lui fait la grâce d'enhardir
aura cessé
🥀
L'impossible jardin
À l'ondante tête du lit
parmi le plurimiel veineux de son bois
autrefois un choc a creusé
les verts de la cloison qui composent
qui lancinent un vaste vol de fleurs
y adressent leurs tiges
Le secret de la racine
où se sont réunis les rêves
apprécie sa distance adamantine
Pour séparer la lumière
de ses moindreurs
l'abat-jour à travers la verticale espéreuse
arque le long stigmate du fauchement
🍀
La couleur du bagage
Au revers des passants
cette femme soudain
ses juvéniles cheveux de jais
rayonnant l'allure égale
vers le départ
et sa main gantée de lys
imprime aux roues du bagage
un tournoiement de planète
les prémices d'une orbite
en manière de trottoir
et emporte tout le mauve possible
vers la toile des voyants
où se tient l'épure de l'aster essentiel
🔷
Lame du ciel
oiseau
ailes éployées
envergure des vents
des satinés des moires
chatoiement de l'indicible
lente lame glissée
lambeaux d'azur
que thésaurise la branche
tête coupée
à l'ogre de soleil
éteules de rayons
de mica de diaphane
sur l'ultime marbrure
qui prénomme l'hiver
💎
Suicidaire
sous le bleu germinal et laïque
un tréfileur safrane
elle a son orient
l'entaille qui subjugue
la veine de roseau pers
dans la vannerie des rayons
des diagonales abiétines
et des rues qu'orangent les longs soirs
la chair a capitulé
calme refrain des os
effusion de froment clair
sur les neiges de l'adret
ꕥ
Halte
vieil homme harassé
assis au bord de la fontaine
la kyrielle de ses soifs intacte
et l'eau jaillit de la pierre
couleuvre de soleil frais
꧂
Naufrager les mots
atemporelle
pleut la cité
billets à la dérive
chavirages de papier
épaves en cursive
délivrance des encres
les mots fluides se désaccoutumant
et du sens et de la graphie
aquarellent les ruisselures
♡︎
Gravitationnelle
métal glacé de la poignée
ses reflets épuiseurs de lexique
accroissent leur énigme
dans la main translucide
entrebâillé
le risque des fraîcheurs
houle verdoyée
la promenade du franchir
léger tremblé
de l'imminence en écho des oiseaux
mais le cyan l'ocre le fauve
assermentent leur tissage
quand le rose des pétales mitoyens
s'aile élucidant l'essor
tressaut du sang
une systole transhumaine
aux coordonnées les plus naufrageuses du circuit
mais le ressaisit
le racinage de vaisseaux et d'haleine
quand vannant le crépuscule les félines ténèbres
séparent le rouge
des leucémies qui étoilent
🌹
Les nitescences de l'éveil
D'un angle si profond
le faisceau mimétique
affranchi des albescences
qui iront en délinéant une lucarne
a convié au soliflore
De toute son ardeur
acaule la fleur
drisse la nouvelle hématie
💧
Ressourcement
dans ton message
à l'encre bleu tutélaire
cette étymologie
de l'ange
🔮
Pure halte
Dans le poignet de brume
un plain-chant fait tressaillir
les vespérales veines des arbres
Dans le clos de l'invisible
un contour suppliant
ensoleille sa rosace
La patience pressent les étoiles
qui d'un coeur de flambe en poudrée
parsèment le battement du mystère
🔸🔶🔸
Nocturnale
tout à sa mélanique arborescence
la cour
ira glissant des éclis de safran
dans le confus de son faîte
reflets paniques
sur le carnaval des carreaux
flagelles de nacre
dyades pourpres
bluettant lapis
jusqu'à l'exhaustive épousaille
de l'alevinière des distances et des vitesses
que palissade le bambou
au clair des parallélogrammes
dont s'ensoufrent les solitudes de la maison
une séquence fissile
des palinodies de jokers
s'offrent au vent s'évadant
d'entre les ciels décloués
✨
S'éclairer
découpe en ribambelle
de la silhouette humaine
le sombre meut ses multitudes
sur les aires du passage
dédoré par le fermail des textures
le nuancier du transparaître
un oeilleton de safran
des syllabes fulgurées
un bagage qui gronde
effervescente consomption des tabacs
des secrets des silences
soufré pluriel sur le nectar des haltes
les vitres se prodiguent
première couleur du geste
pour la glyptique des prunelles
congé de bleu soprano
le ciel y fascine sa braise candide
un train
laissé à sa déshabitude
gemme de la vitesse
où villégiature l'étoile
robuste évanouisseur de visages
les voyelles des villes s'évadent
jusqu'à renommer la lumière
innocent
de la distance
couturier départ
qui réunit le sang lunaire
à l'ignescence des mille verts
☯︎
Les étoiles odysséennes
par myriades la vitrerie
ruisselle de la défiguration des ciels
les silhouettes charivaresques
enchevêtrent des phonèmes
où les mythes se sont amuïs
et je me serai enfuie vaine
parmi l'incandescence
qui ligote et pointille les grands conifères
échoient au spastique borée
la fantasmagorie du déliement fécond
et la ressouvenance des frémisseuses
affleurant diaphane ma nostalgie
un sachelet enfle
et tournoie
ascensionnel
par à-coups
mimodrame du baluchon de la galaxie
𝔸𝕧𝕖𝕔 𝐸𝑛 ℎ𝑜𝑖𝑟 𝑑𝑒 𝐿𝑜𝑢𝑝-𝑑𝑒-𝑙𝑢𝑛𝑒 黄龄
🟠
S'allumer
mur dévolu
à la lumière en citronnier
quadriller l'aube
vitres et tamaya
à leur mimodrame d'ombres
croix et feuilles-créatures
se métamorphosent
parmi les limbes des pupilles
orangé des fruits
roulés sur la transparence
perles couleur tango
qui guirlandent la lampe
et pour la déhiscence des orients
seul s'allumer
comme météore et fugace
pare et nourrit
🪔
Le vif des détails
Un fil de vent clair
se transmet de cime en cime
juillet dépeuple le village
et je me grise de rue en rue
du limpide aboi
le vif des détails
chevaux fixés au vieux pampre
devant la maison sans personne
aigle fait proie d'or des roses, cygne
qui neige en rideaux
le vif des détails
à l'angle d'un son de tuile
le paon affranchi de l'enclos
sous le ciel qu'on violace en grondant
tu me l'as appris
reviens tout à l'heure
acquiescer à l'escapade
sans horloge et sans plaques bleues
ils rebaptisent tous les chemins
ceux qui vont par deux
reviens tout à l'heure
pour me révéler les fleurs
sur les murs qui n'étaient qu'obstacle
et si grise pierre avant ton geste
reviens tout à l'heure
deviner les mauves
conquérantes de la main
que ne serre pas la mienne
et du vieillard changer en vase
la mélancolie
reviens tout à l'heure
ma complice insciente des tailles
répondre au signe de la gemme
viens escamoter la multitude
sous le parapluie
où perle ton voeu
viens marcher sur l'avenue
et bifurquer vers le minuit
du parc et hisser nos joies d'archanges
au jeu de bascule
Un chat couleur de feu repose sur ta tombe
🇨🇳
Drapeaux de Chine 𝕀𝕀
grands drapeaux dans un vent d'été
qui appond et confie un sang
au corps de verre me glissant
à travers l'île mi-réelle ?
tant d'éploiements où persévère
la couleur qui dore
l'étoile sagittaire avec son arc d'étoiles
retrempent le secret systolique
hèlent le lacis du pouls
le fluide héberge les pérégrins d'ombre las
et parfois des oiseaux ou des cimes
battements d'encre ou acuités smaragdines
tout à cette manière de délivrances
sur le haut pastel de ouate
calligraphient la vérité d'un jour encore
☯︎
La Maison de Marianne
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Dans la chambre de Marianne
voilages de sud et de gaze
abondent d'un rose élixir
et les autres pièces de sa maison
ouvertes comme des soifs cardinales
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Deux bleus de nuit pour la symbiose du ciel et de la mer
une blancheur isocèle témoignant une voile
la traversée gouachée sur la boîte d'allumettes
partage parfois ses fanaux
avec les rivages du bain
au sein de féales étoiles de verre
🩸
Devant les essais les romans
les sommes qui épanchent l'histoire des Hommes
un visage en noir et blanc
sentinelle du sourire à l'angle d'un rayon
et mille alphabets impuissants
à nommer cette présence de la mère
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Trois paniers surmontent une armoire
immobiles de la récolte des heures
et par degré leurs anses tressées
découvrent l'arceau des passages
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Une lanterne suspendue
au flamboyant pêle-mêle du salon
tout le grand pleur
des transparentes aubes d'ascèse
qui perle et va coulant
🩸
Dans l'étagère menuisée
à travers la patiente réunion des verres anciens
se déforment et fabulent
les visages des femmes tristes
qu'aquarellait d'année en année
la grande amie d'outre-mer
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Vêtement de carmin oublié
ces plis d'un soyeux nonchaloir
au-dessous de Venise impressionniste
bleu cyan de reflets et d'ogives ajourée
du temps que de canal en canal
un musée l'approchait de la rêveuse
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À côté du falot où luit désormais
le trésor de cailloux des apaisantes promenades
un ange mutilé va se renversant sur le dos
sans cesser d'étreindre sa corbeille de fruits cendreux
dans le double nimbe d'ocre et d'argent
que lui fait l'empilage du balcon sans âge
🩸
Portrait de femme sur le piano
la musique silhouettée de jeunesse
monte à travers le palissandre
chevelure allégro vivace
grands yeux nocturnes
✨
Lorsque la maison s'ouvre à l'odyssée de l'air
les cartes postales vont arlequinant le sol
des Indiennes apothéosent le cortège d'un tympan gothique
un angle de sayon débleuit une mer
une enfant musicale survole un éclat manuscrit
Rocamadour s'avitaille au poissonneux verger
♡︎
Les foulards de Marianne emportent l'entrée
mais dans les patères de bois cannelle
de jeunes vivants à son image
leurs cous de neige et de rose éployés
dominent les cascatelles
des années multiformes et polychromes
🩸
Et s'allument les reliures
ce mot de florilège bouturé par l'aurore
les corolles qui depuis peu les effleurent
la nuit les a effeuillées
au pied des rayons sur les arabesques du tapis
empreintes roses d'un voleur de poèmes
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Épanchements diaphanes
orangé jaune et blanc du rideau
dans son silencieux incendie
les matins sceptiques
midi qui désaime
et les soirs moroses
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Fioles et flacons
eaux lilas et flavescentes
sur leur assiette de vermeil
une petite cité odore l'imaginaire
au-dessous du reflet des yeux migrateurs
🩸
Apprivoiseurs au crochet dans un baroque losange
un jeune archer distance son arc
de l'oiseau qui se ravive au creux de sa main
le ciel se recompose en l'amitié des ailes
et sur le carrelage bleu de la salle d'eau
la dernière flèche a fait couler la lumière
✨
Verts céladon bleus du frêle
blancs enfance des ombres
pour la neige de l'orée virginale et l'arc léger d'un lac
pour la guipure d'un bois et l'éploiement d'un ciel
les paysages dont s'éprit Marianne
fenêtrent le silence
♡︎
Le dessin de l'enfant Luna
atemporel sur la porte blanche
d'obliques monochromes silhouettes fleurissantes
peuplent l'orage des géodésies natives
y butine un papillon de rhodoïd micacé
qu'ocellent des larmes d'or
🩸
Arbre qui ramifie le ciel
et fragmente aurores et crépuscules
close la croisée sait recoudre
tes morceaux de tempête
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À l'un des miroitements qui cloutent l'armoire amarante
se ficelle encore la rose
sa corolle sèche regardant vers le bas
et d'artistes bougies accotant à sa tige leur effilement
pour cette gerbe des flammes qui tergiversèrent
♡︎
Livre d'images sur la table de verre
des couleurs chaudes et naïves racontent un hôpital
mais capricieusement le voisine la transparence
jusqu'au tapis natté de grège et d'infini
qu'à son gré l'enfant Louise constelle
de toute la monnaie factice de son jeu
🩸
Menues reliures de toile colligeant des fleurs de poésie
la gradation de leurs dos insolés
de la couleur des millepertuis à celle des lavandes
secret escalier
menant du poème au sommeil
et du sommeil à la fugue irisée des pollens
✨
Caule tilleul et flexueuse sur la paroi
chandelier noir s'évadant des lignes du plancher
la corolle et la bougie aspirent l'une à l'autre
pour se réunir en le rouge
que n'épuisent plus ni éphémère ni flamme
♡︎
Au pied des tempos suspendus
dans l'aurifique mélancolieuse d'un flou désir d'horloge
des coquillages se sont frayé
le chemin d'effleurer une coupelle d'agates
où toutes les couleurs des mers
reposent l'une contre l'autre
🩸
Aux craies de couleurs clairant dans leur coffret
les doigts ardent d'empoussiérer leurs pulpes
et de lundi en lundi pellucide
le temps se marbre parmi l'enfant Louise
qui de nébuleuses en libellules minimise
la noire vacance du tableau
𝕃𝕠𝕦𝕡-𝕕𝕖-𝕝𝕦𝕟𝕖 / 劉 碧峥
- michelconrad, AURE, caillou caillasse et 1 autre aiment ceci
quel bonheur de replonger
dans l'univers de cette
merveilleuse auteure
je collecte
en vue d'un second recueil
promis
posthume