
🩸
L'hôpital-kaléidoscope
Mon pas impropice à la chambre,
Je le livre au soir fenêtré;
La chevelure errone l'orbe
Dans l'étagement qui flavesce.
Comme les vaillances iriennes
Des turquoises me considèrent,
Braises de ciel parmi la mer,
Qui brûleront leurs tissus fins.
J'ai flagellé de mon sélam
De fiers albâtres impensés,
Épétalant le florilège
En indécis de roseur fée.
Au même moment que la nuit
Clame l'incarnat tessellé,
J'obombre des voeux longs qui m'ailent
Le sang de la jeune adieusante.
✨
Lux
à travers la fenêtre lamelleuse
un faisceau
des clairs déréistiques
sont déposés jusqu'à la princée des genêts
sur la blancheur piquetée de l'édredon
atteinte ma main
abandonne au geste incorporel de l'aube
le stylo de métal bleu
et les syllabes du poème inachevé
sur la bibliothèque sobre
les ors ternis et les stéarines vierges du chandelier
s'estompent par degrés dans l'illumination qui croît
💠
Fenêtre
La nitescence lunaire
va s'ennuageant
quelques grains de sucre
échappés
de la cuillère à moka
étoilent les ancolies de faïence
💎
Écrin vespéral
Transparaissant
à travers le crayonné d'une forteresse arborescente
la joaillerie éparse
parfois mobile
des cités
🟦
Les couleurs complémentaires
désheurement
des nuances rouges
les rideaux clos
en verger muent
la lumière
oranges et kakis
clairent des faims
d'escapades se détachant sur l'azur
💮
Métamorphose
une plume
une autre
une aile
des ailes
tombent
virevoltent
s'alentissent
se posent
apiècent tout un nénuphar
au bord de l'étang
pour embarquer le premier rayon de lune
qu'adieusent les ramées
🔥
entre les déchirures et les rubans spiraux
au bord des chiffonnements
cette aventure d'étoiles
le présent qu'elles enveloppaient
désormais requiert la moindre des ardeurs
afin de varier son épiphanie de cire
mais le geste engagé
s'interrompt
le despotisme des évidences
paralyse la main lâche
et se fond dans l'iris
même si par intervalles
candidatent les ors
luire échoit
au framboisant
à l'écarlate
au vert secret
à la fraîcheur constellée du papier soir
qui réfléchit les filaments fidèles
🀄
Quatre fois la chambre 5 se souvient de la suicidée
une chambre d'hôtel
où prédominent les blancheurs
or l'un des angles
tuméfié par l'abat-jour mauve
que piédestalisent des galets
amoncelant les nuances du rose
en possible d'illumination
le signe de la variété effusive
de la persuasion d'être meurtrie
sur le gazon telle une neige négative
or un florilège tissu
dans un petit panier de toile
ses centres jaune d'or
radiés de pétales bleu pastel
une infimité de métal noir
qui délimite le symbole de l'alternance
les surmonte
cependant qu'il n'y a nulle part où le suspendre
il a été traversé par le corps
pour qu'il continue
à tomber de la tour
au signal du coup de feu
enlumineur de tempe
dans cette découpe cordiforme de l'espace
or de grands rideaux tirés
fixités ruisselantes de leur diaphanéité parme
après la compromission des printemps et des accrétions
pour source je veux la lumière
qui comprend les jeux d'autrefois
et les complexions adolescentes et heureuses
s'abandonnant aux chansons de la sylphide
et j'imagine cet ange juste à temps ayant éteint l'envie
qui porte jusqu'à l'épiphanie des veines et des fatigues
la nova dont rêvent les pléiades mutilées
or un miroir oblong
dans un étincellement d'argenture tourmentée
je n'y supporterais pas mon image passagère
aussi afin qu'elle n'y paraisse pas
sinon parcellaire jusqu'à l'insaisissable
qu'elle participe de l'absence de l'intime
dont la vie fut renoncée plus haut dans la cité
au faîte ajouré du château
j'ai accroché par-devant avec des cintres
ma veste écrue et mon noir manteau
inconnue aux entropies
une énergie meut les réfléchissements du cadre
ils brûlent de se réunir
en sorte que dans la radieuse mosaïque de l'enfance qu'ils rapiècent
un sentiment d'éternel se mire
🍁
Samouraï
ce rire d'enfant soudain
un fragment de cristal
dans lequel j'ai taillé ma journée
🔮
Femme poète
Forêt
je vais
traversant
où les altesses de tes encres intenses
vont confluant
ô figures d'étoiles
qui délibèrent
❄️
Hiver
L'homme-braise
ses gestes matiniers
émondant lentement
le givre-arbre
⚜️
La proie féerique
une feuille d'automne
au terme de son ondoiement dans la brise
communique ses ors
à l'arantèle qui la capture
ou l'arbore entre les armes d'hast
d'une barrière peinte en noir
🟡
Aube
Le pavillon du square
couvert de feuilles jaunes
un rire d'enfant l'illumine
Soleil, à l'orée du levant,
si tu veux, aujourd'hui, te reposer...
♦️
Proie
Les encres riches des faîtes
imprégnant l'ouranopêchorangé
s'approchent des bêtes faramines
à la lune croissante allumé
augmente un cristallin possible
sous la minute des bruinants contrats
la précision enlumine mon sang
et parfait le lâcher des lisières
🩸✨💠💎🟦💮🔥🀄🍁🔮❄️⚜️🟡♦️
LIU Bizheng (Loup-de-lune)
♦️🟡⚜️❄️🔮🍁🀄🔥💮🟦💎💠✨🩸
- caillou caillasse et En hoir de Loup-de-lune aiment ceci
« (...) être passé lire vos vers scintillants. Vous avez su mettre beaucoup de couleurs et de lumière dans une situation qui aurait pu paraître très sombre, mais vous avez su arrêter le temps pour donner, présent après présent, une image de chaque instant et la célébrer chaque fois ; c'est très exaltant (...) Vous m'impressionnez, par votre univers, votre recherche artistique, un peu mystique naturellement, et je suis sensible à votre travail. »
W.W.
Un lecteur