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Croisée d'hôpital

Posté par Loup-de-lune, 21 mars 2022 · 2 403 visite(s)

Croisée d'hôpital Croisée d'hôpital










immémoire du fuligineux
bleu voile divis
une alumelle onde

miragineuse en s'éclairant
se murmure la formule symétrique

limbes cruciformes des ombres
et leurs soupirs pour l'obliquité
qui vaticine les rus de lymphe

draps et linges
leurs froissis affins de l'osséine et de la peau
passent du cygne et de l'amaryllis
à l'immatériel

même la plus obstinée des éteignaries
s'inféode au prince safran des sels

chrestomathie du sang-luire
dont l'effusion domine
le trahisseur que se montre le désommeil
sur le mur glissent
et s'opiniâtrent les mues du coruscant de la mirance

son abord des aquilains et des alezans
afin qu'ils soient coupés
de leurs gravités humanoïdes
de leurs cèlements
et de leur subjectile languide

qu'au ferment se dédie l'instant
où ils s'affranchissent du poudroiement encellulé
dont le feuillet vaste influe sur mon songe de galop

au lieu qu'en battant
prodigues d'une tramontane
qui se rappelle l'enfance de l'aorte en cavale
iront les aurorales camargues



Extrait de « Leucémique errance & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二 (printemps 春天). Tous droits réservés.



« C'est mystérieux, c'est hermétique et large, mais pas une vapeur stylistique. J'aime vraiment : on dirait du Valéry ou autres, quand ils sont obscurs des pleins aux déliés. Juste mon écho . . . . . . . .

M. H.
Une lectrice
~ en Liure _ Bleu de Bizheng

 

 

En liu.re d'imprésence, temps de larme diluviée,

 

pierre de lune en pétale

 

ou flocon désespace

 

*

ciel de voûte en cristal,

 

noeud d'absinthe sans veine

 

qui empleure des regards

 

rubescents d'astérie

 

encillage d'émotions

 

qui se veulent impalpées

 

*

 

tout contrit d'assonance à troubl'âme supplicieux

 

c'est peu dire_caliciel~l'entrelacs~désespoir

 

pâle ému d'aleurode envahi de nuée

 

 puis l'accord nitescent en vision de parèdre

 

revêtue d'une robe au p.liu.re ignescente 

 

 

*

 

 

 pour finir, il ne pleut que du bleu de Bizheng,

 

une trace lacrymale rarescente d'une encre 

 

aux vertus qui subliment un visage porcelaine

 

 

 

*

 

 

 

 autrement Florifère, il était bleuïforme, une femme, une fois, dauphinelle_ une lettre...

 

 

*

 

 

 

 

 imaginalement ad vitam aeternam



quand ce que l'on voit dans l'imaginaire idéalisé ( ou peut-être l'imaginal ) reflète autant le ressenti du sujet pensant que l'objet du sentiment.....

 

 

en poésie... ah, si seulement j'étais Liu....

 

or, ma pensée se muait en cette parèdre numineuse......il y a quelque temps :


Bleu isthme


immobile isthme
l'un sans l'autre, l'entre-deux
et le sort qui vous mime la déroute
à se tordre la bile
mal en point
oui, c'est un lieu commun où tout est vide
un rien des espoirs
un sort morne, on s'en doute
où panser malhabile
le poids des maux, l'entre-soi
sous un "toi" qui s'immole
malheureux
comme au soir d'une vie
à l'orée d'un non-lieu
délébile
où converge ce qu'on sait maladroit
nos défauts

l'encre bleue....



Pigloo
« Si tu chantes la beauté,
même dans la solitude du désert,
tu trouveras une oreille attentive . . . . . . . .

K. Gibran



« (...) ce très beau poème, émaillé de nombreuses métaphores et surtout rythmé de ses allitérations. Des images à foison ont peuplé mon esprit tandis que je voguais sur vos vers. J'ai ressenti comme la présence du vent jusqu'à voir ce mot, tramontane. J'aime beaucoup cette évocation des chevaux en filigrane, je ressens une espèce d'instinct sauvage, une liberté. J'ai eu l'impression de suivre le trajet des globules rouges dans un corps ; une fois encore je ne comprends pas tout mais je ressens, et c'est l'essentiel. »

W. Warren
Un lecteur
« (...) et c'est un privilège, et c'est une grâce de vérifier à nouveau combien la richesse du sentiment passe décidément la compréhension qui borne... com-prendre : prendre entièrement, saisir, s'emparer, vassaliser, pulsion de domination, vouloir de reconnaître et d'élonger soi-même... Tandis que ressentir irradie en effet de toute la liberté plurielle et tranquille de venir à la rencontre de l'Autre-, de l'Étrange-, de l'Étrangère-en-Poème... de s'abandonner au mystère, à l'inconnu, au voyage de lexies et de virtuèmes sur un voilier de tramontane... Croisée d'hôpital, croisée du réel et du songe... Le rouge qu'il reste au sang passe dans l'allure heureuse des aquilains, des alezans... Voyez-les qui vont si près d'un ciel nouveau dont un surcroît de leucocytes réinvente les étoilements . . . . . . . .

Line-Christelle
Poétesse et lectrice

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