Rêverait-il ainsi s'il n'était différent
Celui qui par les simples est prit pour un mendiant
Qui pour les bonnes gens n'est qu'un ours mal léché
Mais qui pour les mendiants est un prince racé ?
Parlerait-il ainsi s'il n'était différent
Celui qui dans ses hardes semble si élégant
Lui qui dans son regard affiche sa fierté
Et dans sa poésie clame sa Liberté ?
Voyagerait-il ainsi s'il n'était différent
Celui qui dans sa vie reste simple et prudent
Qui supporte sans un mot du monde l'absurdité
Et d'honneur et courage se fait un bouclier ?
Et vivrait-il ainsi s'il n'était différent
Celui qui toute sa vie a méprisé l'argent
Et dont l'âme solide comme un sabre forgé
Lui permet de survivre parmi monts et forêts ?
Il subit sans se plaindre la méchanceté des hommes
Et vit parmi ceux-ci tout en restant sauvage
Celui dont une aïeule un jour protégea Rome
Et qui lorsqu'on l'attaque fait connaître sa rage.
Il n'a pas peur des chiens, pas plus que des chasseurs
Qui aujourd'hui le traquent pour avoir sa peau
Fuyant parmi les bois, franchissant un cours d'eau
Il ne craint pas leur balles qui jamais ne l'effleurent.
Le voilà encerclé par des bêtes et des fous
Ignorant l'assassin et son couteau, le loup
Comme un jour l'a écrit Alfred de Vigny
Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.

Rêveries solitaires
Débuté par Fraelnir, mars 07 2008 09:59
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