Allons-nous revoir où se redresse le lent temps
Qui nous volait nos tons de grâce, o, mon âme !
L'idylle nous appâtait de loin, d'amour délitant ;
Ses lauriers délaissaient les chétives sans trames ;
Et l'effort se reposant sous nos iambes, si tu veux,
Nous n'aurions pas à le réveiller sur notre chemin
Pour mener une autre course sans bannir nos adieux.
Nos regards ne se rencontraient qu'au crépuscule
Et nous les forcions à ramasser les quelques images
Qui retombaient avons eux du firmament qui recule
Vers l'opacité pour y laisser place à la lune et ses sages.
Nos souvenirs ne parlaient que des astres onéreux
Et nous les inhumions avec nos nuits sous les teints
Que nous accrochions dès le lever du jour à nos yeux.
Allons-nous maintenant mourir où meurent nos envies !
Nous aurions que des fleurs autour de nos mémoires,
Et, les papillons, les abeilles et les oiseaux, de l'oubli
Reviendront les suçoter, du petit matin, jusqu'au soir.
farid khenat.