
Le chauffeur de bus
#1
Posté 07 avril 2007 - 10:23
#2
Posté 07 avril 2007 - 09:41
Je suis monté dans le bus du matin et mon regard s’accrocha plusieurs fois au chauffeur noir très digne. Je l’imaginais être un aventurier. Des ces derniers aventuriers, pas ceux qui partent sur mer avec téléphone et GPS, mais ces gens modestes chassés de chez eux. De ceux qui ne choisissent pas les dangers qu’ils traversent et qui, si la chance leur sourit, se retrouvent un jour à une place de chauffeur de bus. A quoi pensait-il toute la journée dans ses allers-retours incessants ? Il se dégageait de cet homme comme de l’apaisement, il avait vécu plus que moi et aurait sans doute des témoignages à donner. Mais il pouvait tout aussi bien rester silencieux, sa sérénité lui suffisait.
Quel bonheur de ne pas connaître les frustrations de celui qui tient son journal, qui se met à écrire. Tant de gens écrivent qui un jour se disent : « Je dois maintenant trouver des lecteurs »,
« Ah, mes poésies expriment quelque chose d’original que je n’ai encore lu nulle-part ailleurs ! ». Je ne me l’avouais pas tout de suite, mais je me mis à envier le chauffeur noir très digne et son apaisement qui faisait contraste à ma frustration.
J'ai failli être sceptique. Probablement avais-je oublié de reculer de quelques pas pour lire. Crispée, accrochée... presque agglutinée au dix-huitième mot. Comme une conne.
Il y a beaucoup, beaucoup de choses dans ce texte. Comme dans une malle qu'on descend du grenier. Et enfin, on l'ouvre. Les ornières grincent mais il y a là ... l'odeur du bois. L'odeur de la sueur. La sueur d'une image qui vagabonde au milieu des atomes.
Oula.
Féfé.
#3
Posté 08 avril 2007 - 09:44
Les noirs quand ils sourient, comme disait Nougaro de Amstrong, on voit toutes leurs dents. C'est ça qui est joli.
#4
Posté 08 avril 2007 - 10:17
Et pour tes lecteurs, Harry, je te fais confiance tout autant.