Vin
L’espace de la lune me serre encore
Faible à la tombée des faibles chaos
C’est le vin du monde qui siffle au dehors
et le bois qui chemine le long des jours trop secs
Le brusque du noir
Entend-on
et au-delà des présences
La violente nuit masquer les visages
se frottant aux murs quand, au bas des visages, on a tué encore
C’est le vin du monde arraché au corps
Sifflé sur nos lourdes naissances
et qui passe murmuré
Nos échelles en absence
font Frontières
Cette journée n’est pas un pays adulte
L’espace incertain, nos paroles découpées le long des routes
vécues à la hâte
Hors des bribes contre alcool et terre ferme
sous les feux aggravés
ont passé les ponts
Seuls et graves
Le vin horizontal, la barbe que l’on baise
d’un seul pas vers la mer
Entend-on
le manque apprivoisé, cracher après la pluie
le cri de la peinture écrite
que les phrases confondent
fermées
Au vin
Au vin happé
De long en large
Robe intense
jusqu’à l’Est auprès du sol
et dans tous les trains qui nous ont perdus