Je surplombais la ville de ma mélancolie.
Les toits, les coupoles, les rues, les avenues,
En comptemplation devant le ciel de Paris.
Le soleil timide chauffait mes épaules nues.
Je voyais le souffle asthmatique des cheminées
Envelopper la rumeur de l'invisible foule,
Pressée d'on ne sait où vers des lieux ignorés,
Fendant l'urbanité comme le bateau la houle.
Le passé est partout, l'avenir n'est nulle-part.
Cette tristesse de l'Allégresse perfusionne ma vie
Fatiguée d'exister à travers le Hasard.
"Libre ! Libre !" Pauvre folle ! Ta liberté sera ta chaîne
Et tu tueras tes jours dans la mollesse et l'ennui !
Mais puisque tu la veux, va ! Etrangle toi de haine !
Désespérance
#1
Posté 26 mars 2008 - 10:57
#2
Invité_Oghamm_*
Posté 26 mars 2008 - 11:25
Je surplombais la ville de ma mélancolie.
Les toits, les coupoles, les rues, les avenues,
En comptemplation devant le ciel de Paris.
Le soleil timide chauffait mes épaules nues.
Je voyais le souffle asthmatique des cheminées
Envelopper la rumeur de l'invisible foule,
Pressée d'on ne sait où vers des lieux ignorés,
Fendant l'urbanité comme le bateau la houle.
Le passé est partout, l'avenir n'est nulle-part.
Cette tristesse de l'Allégresse perfusionne ma vie
Fatiguée d'exister à travers le Hasard.
"Libre ! Libre !" Pauvre folle ! Ta liberté sera ta chaîne
Et tu tueras tes jours dans la mollesse et l'ennui !
Mais puisque tu la veux, va ! Etrangle toi de haine !
"Fendant l'urbanité comme le bateau la houle."
instinctivement j'avais lu :
Fendant l'humanité comme le bateau la houle.
Qu'en penses-tu ?
#3
Posté 26 mars 2008 - 11:42
"Fendant l'urbanité comme le bateau la houle."
instinctivement j'avais lu :
Fendant l'humanité comme le bateau la houle.
Qu'en penses-tu ?
L'humanité a créé l'urbanité, dans tous les sens du terme. Elles s'imbriquent l'une avec l'autre mais je ne pense pas qu'elles soient interchangeables. Elles ont tendance à se grignoter autant qu'à se nourrir réciproquement. L'urbanité est à la fois cette "rumeur" et cette "houle" de la foule, dont l'individu est le bateau qui les fend. L'humanité se meut dans ce qu'elle a elle-même créé.
Le rapprochement est assez bien vu.
Amitiés Petite demoiselle
#4
Posté 27 mars 2008 - 12:44
Tu ne pouvais à mes yeux offrir de plus sublime que celle des mots qui m'entraine dans le sillage des tiens
Et si folie des mots il y a je voudrais que la mienne soit furieuse et que nulle guerison je ne souhaite pour que le reste de mes instants je les passe dans cette prison de lettres.
#5
Invité_souris_*
Posté 27 mars 2008 - 07:03
Je sens que tu as déjà pris une certaine hauteur ( Je surplombais la ville ),
une certaine distance ( Ta liberté sera ta chaîne )
une étonnante résolution ( Etrangle toi de haine ! )
Ton poème est très réussi, là , je ne reléve que les propositions concernant la personne, mais il y a aussi des belles images poétiques, merci.
Amicalement
Souris
#6
Posté 27 mars 2008 - 11:03
Il y a un halètement dans la dernière strophe,
mais tiens-tu à cette phrase:
Etrangle toi de haine !
Tu pourrais finir sur
Mais puisque tu la veux, va !
Cette fin nous laisserait plus libre de cheminer derrière toi, dans ta liberté douloureuse parfois...
Il me semble...
Au plaisir de te lire Petite demoiselle!
Amicalement
Claricorne
Mes remarques sont faites dans un total respect de ton travail bien sûr.
#7
Posté 27 mars 2008 - 11:11
Si je peux me permettre ...
de petites choses qui heurtent le goût,
(paradoxalement assez sucré, en fait
- c'est un texte qui se lit sans déplaisir-)
Il y a un lien, une communication, entre la fumée, et l'asthmatique.
Prêter à une fumée asthmatique un tel pouvoir d'enveloppement, presque calme ...
- ???
Perfusionne ? Soit tu néologises entre Perfuser et Fusionner, why not, mais bof ...
soit il vaut mieux que tu "perfuses". Je te laisse ... solutionner.
Par contre, "comptemplation", j'aime assez,
le petit côté Malraux, à Angkor ...
#8
Posté 27 mars 2008 - 01:09
On se doute que Baudelaire est au programme.
Si je peux me permettre ...
de petites choses qui heurtent le goût,
(paradoxalement assez sucré, en fait
- c'est un texte qui se lit sans déplaisir-)
Il y a un lien, une communication, entre la fumée, et l'asthmatique.
Prêter à une fumée asthmatique un tel pouvoir d'enveloppement, presque calme ...
- ???
Perfusionne ? Soit tu néologises entre Perfuser et Fusionner, why not, mais bof ...
soit il vaut mieux que tu "perfuses". Je te laisse ... solutionner.
Par contre, "comptemplation", j'aime assez,
le petit côté Malraux, à Angkor ...
Baudelaire n'est pas à notre programme, mais je suis flattée que tu l'aies cru. Quand à l'asthmatique, je le suis moi-même, et je retrouve dans les cheminées qui fument de façon intermittente... mes propres quintes de toux. Trivial, certes, mais véridique. Quant au mot "perfusionner", je l'ai tout simplement inventé. Ca se fait parfois, de manière plus ou moins réussie, c'est vrai.
Amitiés sucrées

#9
Posté 27 mars 2008 - 07:41
Bravo, le paysage même "pollué" vaut le détours...
Amicalement Vang.
#10
Posté 27 mars 2008 - 09:07
Je n'ai pas l'habitude de sauter à la gorge des critiques ! Pourvu qu'elles soient fondées, vos remarques sont toujours les bienvenues, quelque soit l'orientation du contenu. La discussion constructive est précieuse !Ce texte a un souffle qui n'a rien d'asthmatique.
Il y a un halètement dans la dernière strophe,
mais tiens-tu à cette phrase:
Etrangle toi de haine !
Tu pourrais finir sur
Mais puisque tu la veux, va !
Cette fin nous laisserait plus libre de cheminer derrière toi, dans ta liberté douloureuse parfois...
Il me semble...
Au plaisir de te lire Petite demoiselle!
Amicalement
Claricorne
Mes remarques sont faites dans un total respect de ton travail bien sûr.
Quant à la chaîne avec laquelle on s'étrangle, je suis navrée mais je ne peux la supprimer sans mutiler mon poème et trahir mon idée de départ... celle qui est à l'origine du texte ! Impossible. Pour ce qui est de cheminer derrière moi, c'est se risquer à porter cette même chaîne... quitte à se prendre les pieds dedans ! Parti courageux, mais véritable chemin de croix.
Amitiés Petite demoiselle
Merci à alybmustagh, Souris et Vang pour leurs commentaires.
Au plaisir de vous recroiser !
#11
Posté 27 mars 2008 - 10:30
Merci d'avoir répondu!
Au plaisir de te (vous?) lire à nouveau...
Claricorne
#12
Posté 27 mars 2008 - 10:33
C'est vrai que vu par les yeux de l'artiste...
Merci d'avoir répondu!
Au plaisir de te (vous?) lire à nouveau...
Claricorne
Le tutoiement est de rigueur. Et je n'ai que 17 ans. Amitiés, Petite demoiselle
#13
Posté 28 mars 2008 - 07:26
Des espoirs à méler,
Pour quitter
La Terre, gravité,
Pour une apesanteur,
Poésie.
Amicalement, SiL