Des fleurs de cerisier
Qui tombent, éphémères,
Doux flocons de pétales
Sur le gel de rosée
Perdus dans le dédale
Du léger vent qui passe
Il rêve à son amour
Lors que l'hiver trépasse.
Sous l'arbre centenaire
Aux couleurs fraîches et claires
Dans la petite cour
Pavée de pierre grise
Il rêve d'un autre jour
Que le soir temporise
Et il voit sa silhouette
Qui dans le crépuscule
Marche sur des fleurs violettes
Que ses pas ne bousculent.
Il se lève du banc
De pierre froide et moussue
Sans le moindre regard
Vers l'horizon lointain,
La colline bossue
Et les vieux écrans peints
Il n'a d'yeux que pour elle
Elle qui hante ses rêves
Les hante de façon telle
Qu'il ne connaît de trêve.
Mais lors qu'il s'en approche
Sous la pâle lueur
De l'astre de la nuit
Eclate en mille couleurs
La silhouette si proche
En des papillons bleus
Rouges et opalescents
Qui emportent avec eux
Sa vie d'adolescent.
C'était une illusion
De son âme qui danse
Et de folle déraison
Sa vieille blessure il panse
Le manque il comblera
Tranquille, sombre et patient
Quand elle lui reviendra
A travers routes et champs…