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la Fiancée de l'Absent


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3 réponses à ce sujet

#1 silia

silia

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Posté 09 avril 2008 - 05:44

La Fiancée de l’Absent




Je suis la fiancée d’un marin
Voguant sur la mer chaque sombre matin.
Il revient sur terre pour quelques nuitées
Quand son cœur tangue, bercé
Par trop de vagues, par trop de houle
Un peu écœuré, légèrement saoul.

Mais il repart vite passer le plus clair de son temps
Loin de la chaleur de mes bras, loin de moi,
A affronter les tempêtes, à fraterniser avec l’océan.
Il court sur les flots, après ses rêves, après sa foi.

Moi, je reste au port regardant l’horizon
Y cherchant l’ombre de celui que j’attends.
Je vis seule avec le manque et j’attends, j’attends,
Alors qu’inéluctablement passent les saisons.

Je me languis d’un homme amoureux contre moi,
D’un homme qui tendrement me prendrait dans ses bras,
Et obscurément tentée par l’adultère ou la rupture,
Je résiste à tout besoin pressant de tendresse et de luxure.

Combien de temps encore cette attente infinie ?
Combien de fois encore ces départs déchirants ?
Pourrais-je être toujours la fiancée de l’absent,
Moi, la fille du vent rêvant de voyages, incessants défis ?

Mais c’est son nom que je chante
Chaque jour quand je m’éveille.
Mais c’est son corps qui me hante,
Quand lascive, je suis caressée par le soleil.
Mais c’est son regard que je vénère
Quand l’océan prend les mêmes tons verts.
Mais ce sont ses mains que j’esquisse,
Et ses lèvres que je dessine, fébrile,
Quand le désir déploie ses ailes lisses.
C’est pour ses yeux bordés de longs cils
Que chaque jour je m’invente belle.
C’est pour ses mots que m’envoie le ciel,
Que je continue ma besogne et ma vie.
C’est pour parler doucement à son cœur,
Pour me blottir dans sa force attendrie,
Pour m’imprégner de sa présence, de ce bonheur,
Que j’attends jusqu’à l’épuisement son retour.
Je ne peux mieux lui prouver mon amour.
Je l’aime tellement que j’attends, j’attends,
En fidèle fiancée d’un marin parti sur l’océan.

Depuis que l’absence a fait en ma demeure son nid,
C’est le désespoir maintenant qui veut y trouver abri.
Je m’y refuse fermement, je ne pourrai pas tenir,
Mais le désespoir latent est incroyablement patient,
Et il renouvelle ses assauts sans jamais déguerpir.

Je n’en puis plus de ce manque cruel
Et de cette tristesse qui me harcèle…
Chaque jour c’est je ne sais quel Dieu
Que j’invoque pour que revienne mon marin.
Chaque soir, agenouillée, je prie les cieux
Pour que mon homme plus jamais n’aille loin.

Que s’arrêtent les adieux trop fréquents !
J’aime à la folie, j’aime à faire saigner mon cœur
Car le roi des départs au lointain est mon âme sœur.
Que n’ai-je aimé un marin parti si longtemps ?

Je suis la fiancée du vide et de l’absent
J’aime un homme de l’ailleurs, irrémédiablement.
Et je ne peux m’empêcher de rêver
Que mon marin viendra, en prince transformé,
M’emmener loin des luttes de l’amour
Pour des voyages à deux dans des contrées
Où seule la lune est une femme délaissée
Par l’aventure et par le soleil, ses deux amours.



#2 bibi

bibi

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Posté 09 avril 2008 - 07:08

La Fiancée de l'Absent




Je suis la fiancée d'un marin
Voguant sur la mer chaque sombre matin.
Il revient sur terre pour quelques nuitées
Quand son cœur tangue, bercé
Par trop de vagues, par trop de houle
Un peu écœuré, légèrement saoul.

Mais il repart vite passer le plus clair de son temps
Loin de la chaleur de mes bras, loin de moi,
A affronter les tempêtes, à fraterniser avec l'océan.
Il court sur les flots, après ses rêves, après sa foi.

Moi, je reste au port regardant l'horizon
Y cherchant l'ombre de celui que j'attends.
Je vis seule avec le manque et j'attends, j'attends,
Alors qu'inéluctablement passent les saisons.

Je me languis d'un homme amoureux contre moi,
D'un homme qui tendrement me prendrait dans ses bras,
Et obscurément tentée par l'adultère ou la rupture,
Je résiste à tout besoin pressant de tendresse et de luxure.

Combien de temps encore cette attente infinie ?
Combien de fois encore ces départs déchirants ?
Pourrais-je être toujours la fiancée de l'absent,
Moi, la fille du vent rêvant de voyages, incessants défis ?

Mais c'est son nom que je chante
Chaque jour quand je m'éveille.
Mais c'est son corps qui me hante,
Quand lascive, je suis caressée par le soleil.
Mais c'est son regard que je vénère
Quand l'océan prend les mêmes tons verts.
Mais ce sont ses mains que j'esquisse,
Et ses lèvres que je dessine, fébrile,
Quand le désir déploie ses ailes lisses.
C'est pour ses yeux bordés de longs cils
Que chaque jour je m'invente belle.
C'est pour ses mots que m'envoie le ciel,
Que je continue ma besogne et ma vie.
C'est pour parler doucement à son cœur,
Pour me blottir dans sa force attendrie,
Pour m'imprégner de sa présence, de ce bonheur,
Que j'attends jusqu'à l'épuisement son retour.
Je ne peux mieux lui prouver mon amour.
Je l'aime tellement que j'attends, j'attends,
En fidèle fiancée d'un marin parti sur l'océan.

Depuis que l'absence a fait en ma demeure son nid,
C'est le désespoir maintenant qui veut y trouver abri.
Je m'y refuse fermement, je ne pourrai pas tenir,
Mais le désespoir latent est incroyablement patient,
Et il renouvelle ses assauts sans jamais déguerpir.

Je n'en puis plus de ce manque cruel
Et de cette tristesse qui me harcèle…
Chaque jour c'est je ne sais quel Dieu
Que j'invoque pour que revienne mon marin.
Chaque soir, agenouillée, je prie les cieux
Pour que mon homme plus jamais n'aille loin.

Que s'arrêtent les adieux trop fréquents !
J'aime à la folie, j'aime à faire saigner mon cœur
Car le roi des départs au lointain est mon âme sœur.
Que n'ai-je aimé un marin parti si longtemps ?

Je suis la fiancée du vide et de l'absent
J'aime un homme de l'ailleurs, irrémédiablement.
Et je ne peux m'empêcher de rêver
Que mon marin viendra, en prince transformé,
M'emmener loin des luttes de l'amour
Pour des voyages à deux dans des contrées
Où seule la lune est une femme délaissée
Par l'aventure et par le soleil, ses deux amours.



une belle histoire d'amour.

bibi 2008

#3 Noctis

Noctis

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Posté 09 avril 2008 - 09:04

Je suis certain qu'il s'agit d'une longue métaphore.
Etrangement ça me rappelle Loti... Pourquoi m'identifié-je plus au marin qu'à la belle qui attend ? Affaire de genre je suppose.

Vous revisitez un cliché (sans demi-mesure), mais j'aime les changements de tons (et de rythme !), comme le reflux des vagues ou comme les changements d'humeur que produisent les attentes.
Qui a pensé que les océans étaient pacifiques ?

#4 nacer guidoum

nacer guidoum

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Posté 11 avril 2008 - 09:30

Les risques de l’amour existent aussi.
Joli poème qui dégage des sentiments sincères et optimistes. Bon courage.

Amicalement Nacer