
Le gouffre
Je dis que j'écrirai le gouffre, la lumière
Or et noire où se rompt quelque rameau séché
Cédant sous la main roide et qui saigne, arraché
Au talus qui s'éboule au fond avec la pierre.
Et le vacarme aussi de la parole amère
Et douce qui mentait, le contour bavoché
D'un vague souvenir et le rire triché
Qui sonne tendre et faux son déroutant mystère.
Ce débris du passé brille comme un tesson
Où se blessent, furtifs, les doigts. Un long frisson
Court sur le dos fléchi. L'heure morne s'égrène.
L'avenir est tout près, à portée de soupir
Comme furent jadis dans la lueur sélène
Les accents syncopés de notre lent mourir.
4 févr. 08
Musiques