Souviens-toi du silence, et des voix de la nuit.
Aux ombres malfaisantes
Elles donnaient rendez-vous.
Vilipende endiablée, ces huées lancinantes,
Et scieuses de long dans tes rêves bleuis,
Ont ballé sur le marbre, un petit ventre mou.
Enfantin, tu étais, serti de hauts-le-coeur.
Dans sa loupe, le corps ramassé, tout trapu,
Enchâssa des inserts au baguier si hâbleur,
Les blandices précieuses, indolentes verrues.
Mauvais fils crevant les mauvaises manières,
Tu as fui, et les bouges, et les sombres impasses
Où besognent, mesquines, chaleurs et lumières
Qui replient dans les langes leur néon chiche-face.
Tu bâtis la folie, de pierres blanches enceinte
N'aperçus ta jeunesse qu'au carré d'horizon,
Quand les lunes passantes dans des orbes éteintes,
A trois mille, plantèrent leurs barreaux de prison.
Consens bien à veillir, espère d'être sage,
Honnête homme averé, descendant de si peu.
Des bourlingues, l'enfance connaît les ambages,
Illusion qu'être aimé, devenant père de...

Souviens-toi du silence, et des voix de la nuit...
#1
Posté 19 avril 2008 - 04:54
#2
Posté 19 avril 2008 - 06:22
#3
Posté 19 avril 2008 - 08:02
Somptueux de puissance dans cette profondeur du sombre d'où la lumière, à contre-jour, jaillit.
Souviens-toi du silence, et des voix de la nuit.
Aux ombres malfaisantes
Elles donnaient rendez-vous.
Vilipende endiablée aux huées lancinantes
Et scieuses de long dans tes rêves bleuis,
Ont ballé sur le marbre, un petit ventre mou.
Enfantin, tu étais, serti de hauts-le-coeur
Et le corps ramassé en loupe trapue,
Tu as cru enchâsser au baguier des hâbleurs,
Les blandices précieuses, indolentes verrues.
Mauvais fils crevant les mauvaises manières,
Tu as fui, et les bouges, et les sombres impasses
Où besognent, mesquines, chaleurs et lumières
Qui replient dans les langes leur néon chiche-face.
Tu bâtis la folie, de pierres blanches enceinte
N'aperçus ta jeunesse qu'au carré d'horizon,
Quand les lunes passantes dans des orbes éteintes,
Trois mille, plantèrent leurs barreaux de prison.
Consens bien à veillir, espère d'être sage,
Honnête homme averé, descendant de si peu.
Des bourlingues, l'enfance en connaît les ambages,
L'illusion que d'aimer, devenue père de...
Clairs-obscurs...
Sans fards, on descend dans l'enfer et respire enfin au sortir du gouffre.
Haletant comme un film policier, suspens et le dénouement...
Extra, Lio! J'aime!
"Souviens-toi du silence, et des voix de la nuit."
Oui le silence et les voix de la nuit.
Parfois de très belles voix dans la nuit, aussi, qui vous guident jusqu'à la douce lumière du jour.
"Tu bâtis la folie, de pierres blanches enceinte
N'aperçus ta jeunesse qu'au carré d'horizon,
Quand les lunes passantes dans des orbes éteintes,
Trois mille, plantèrent leurs barreaux de prison."
Somptueux. Qui laisse sans mots...ce "carré d'horizon"..."Tu bâtis la folie"...J'aime...tout!
Et je suis sans voix, et il fait déjà nuit. Alors devant ton texte, je me fais enfin silence...
Merci!
#4
Posté 19 avril 2008 - 09:50
C'est dire...
Bon week-end!
Claricorne
#5
Posté 23 avril 2008 - 05:37
c'est ma voix qui maintenant me dit la tranquillité.
Claricorne,
Du baroque, je prends le singulier. Je m'y sens bien.
Merci à vous.
#6
Posté 23 avril 2008 - 06:52
J'ai lu ainsi :
"Souviens-toi du silence, et des voix de la nuit.
Vilipende endiablée aux huées lancinantes
Enfantin, tu étais, serti de hauts-le-coeur
Mauvais fils crevant les mauvaises manières,
Tu bâtis la folie, de pierres blanches enceinte
Consens bien à veillir, espère d'être sage,
Aux ombres malfaisantes
Et scieuses de long dans tes rêves bleuis,
Et le corps ramassé en loupe trapue,
Tu as fui, et les bouges, et les sombres impasses
N'aperçus ta jeunesse qu'au carré d'horizon,
Honnête homme averé, descendant de si peu.
Elles donnaient rendez-vous.
Ont ballé sur le marbre, un petit ventre mou.
Tu as cru enchâsser au baguier des hâbleurs,
Où besognent, mesquines, chaleurs et lumières
Quand les lunes passantes dans des orbes éteintes,
Des bourlingues, l'enfance en connaît les ambages,
Les blandices précieuses, indolentes verrues.
Qui replient dans les langes leur néon chiche-face.
Trois mille, plantèrent leurs barreaux de prison.
L'illusion que d'aimer, devenue père de..."
Bel enfantement !
#7
Posté 23 avril 2008 - 09:36
Souviens-toi du silence, et des voix de la nuit.
Aux ombres malfaisantes
Elles donnaient rendez-vous.
Vilipende endiablée aux huées lancinantes
Et scieuses de long dans tes rêves bleuis,
Ont ballé sur le marbre, un petit ventre mou.
Enfantin, tu étais, serti de hauts-le-coeur
Et le corps ramassé en loupe trapue,
Tu as cru enchâsser au baguier des hâbleurs,
Les blandices précieuses, indolentes verrues.
Mauvais fils crevant les mauvaises manières,
Tu as fui, et les bouges, et les sombres impasses
Où besognent, mesquines, chaleurs et lumières
Qui replient dans les langes leur néon chiche-face.
Tu bâtis la folie, de pierres blanches enceinte
N'aperçus ta jeunesse qu'au carré d'horizon,
Quand les lunes passantes dans des orbes éteintes,
A trois mille, plantèrent leurs barreaux de prison.
Consens bien à veillir, espère d'être sage,
Honnête homme averé, descendant de si peu.
Des bourlingues, l'enfance en connaît les ambages,
L'illusion que d'aimer, devenue père de...
bonsoir lio, quelques remarques :
il y a des erreurs de métrique. apparemment tu as des problèmes avec les e muets. un petit precis de versification pourrait t'aider à resoudre ça.
le découpage du début me semble malhabile. pourquoi deux tercets et pas un quatrain, comme dans le reste du poème ?
qu'est-ce qu'une "vilipende" ? une "scieuse de long" ? le verbe "baller" ? une "blandice" ? une verrue "indolente" ? une loupe "trapue" ? tout ça me semble un peu alambiqué.
les "hableurs" (rimbaud) et les "barreaux" (baudelaire) : essaie de trouver tes propres mots sans trop puiser chez les grands poètes. ton style gagnera en puissance et en singularité, je le crois.
pour ce qui est du fond, mon passage prefere est :
"Mauvais fils crevant les mauvaises manières,
Tu as fui, et les bouges, et les sombres impasses
Où besognent, mesquines, chaleurs et lumières
Qui replient dans les langes leur néon chiche-face."
conseil de lecture : pierre reverdy.
à +
denis
#8
Posté 23 avril 2008 - 09:59
Chaque premier vers, ramène au second et ainsi de suite, il en est de même pour les deuxièmes vers, etc...
J'ai lu ainsi :
"Souviens-toi du silence, et des voix de la nuit.
Vilipende endiablée aux huées lancinantes
Enfantin, tu étais, serti de hauts-le-coeur
Mauvais fils crevant les mauvaises manières,
Tu bâtis la folie, de pierres blanches enceinte
Consens bien à veillir, espère d'être sage,
Aux ombres malfaisantes
Et scieuses de long dans tes rêves bleuis,
Et le corps ramassé en loupe trapue,
Tu as fui, et les bouges, et les sombres impasses
N'aperçus ta jeunesse qu'au carré d'horizon,
Honnête homme averé, descendant de si peu.
Elles donnaient rendez-vous.
Ont ballé sur le marbre, un petit ventre mou.
Tu as cru enchâsser au baguier des hâbleurs,
Où besognent, mesquines, chaleurs et lumières
Quand les lunes passantes dans des orbes éteintes,
Des bourlingues, l'enfance en connaît les ambages,
Les blandices précieuses, indolentes verrues.
Qui replient dans les langes leur néon chiche-face.
Trois mille, plantèrent leurs barreaux de prison.
L'illusion que d'aimer, devenue père de..."
Bel enfantement !
Comme un texte que tu peux t'approprier.
J'ai écrit quelque part que j'avais plus à donner qu'à partager.
Pour le coup, je n'avais pas tout à fait raison.
Cela me fait plaisir...
Merci.
#9
Posté 23 avril 2008 - 11:16
bonsoir lio, quelques remarques :
il y a des erreurs de métrique. apparemment tu as des problèmes avec les e muets. un petit precis de versification pourrait t'aider à resoudre ça.
le découpage du début me semble malhabile. pourquoi deux tercets et pas un quatrain, comme dans le reste du poème ?
qu'est-ce qu'une "vilipende" ? une "scieuse de long" ? le verbe "baller" ? une "blandice" ? une verrue "indolente" ? une loupe "trapue" ? tout ça me semble un peu alambiqué.
les "hableurs" (rimbaud) et les "barreaux" (baudelaire) : essaie de trouver tes propres mots sans trop puiser chez les grands poètes. ton style gagnera en puissance et en singularité, je le crois.
pour ce qui est du fond, mon passage prefere est :
"Mauvais fils crevant les mauvaises manières,
Tu as fui, et les bouges, et les sombres impasses
Où besognent, mesquines, chaleurs et lumières
Qui replient dans les langes leur néon chiche-face."
conseil de lecture : pierre reverdy.
à +
denis
Bonsoir, denis_h .
Tes remarques sont certainement judicieuses concernant les erreurs de métrique.
Et il se trouve que je ne possède pas de précis de versification.
Mais comme je suis curieux de nature.....
Juste pour que ton oreille entende autre chose qu'un e muet. Et la mienne par la même occasion.
Il y a certainement d'autres exigences que j'ai dû traiter par dessus la iambe.
Je vais donc relire les grands poètes que je n'ai aucunement l'intention d'imiter.
Ce serait presomptueux, non ?
Les deux premières strophes ? Où les vers se correspondent. Les deux premiers de chaque et ainsi de suite.
Sans longueurs inutiles. Comme un rendez-vous auquel on n'échappe pas.
Un déséquilibre, quoi.
Allègé ? non.
Dans les mots que tu cites, il y aurait " blandices " qui serait assez precieux.
Mais il va bien avec ce que je voulais exprimer : serti, loupe, enchâsser, baguier.
Quant au reste, je considère que cela ne fait pas partie d'un langage châtié. Du moins je le saurai.
Je veux tout simplement jouir de mots qui ne sont pas vides de sens et qui m'éloignent du langage courant dont j'abuse assez
ailleurs qu'ici. Ma poèsie, je la veux belle. Pour pouvoir regarder dessous. La nudité. C'est ce qui compte. Il y a des pudeurs, parfois...
Je dirais également "illusion ", peut-être Balzac. "prison ", pourquoi pas Verlaine. Et j'en passe.
C'est médiocre de copier les autres. Et de le croire, ce n'est pas amical.
Cela aurait pu être flatteur. Mais je reste lucide.
Je vais te faire un aveu. Je ne lis plus depuis bien longtemps.
Mais que j'ai aimé Rimbaud, Mallarmé et d'autres encore.
Des reminiscences peut-être, vas savoir.
Je te remercie d'avoir pris le temps de lire et de t'être également interessé au fond. Tu sais, cette nudité cachée.....
Cela ne pourra que me faire avancer.
Je vais lire Pierre Reverdy...
Amicalement.